Les services de l’immigration mènent l’enquête sur les pratiques de recrutement de travailleurs immigrés, en cours depuis des années, dans l’industrie de transformation de la viande. Si certains de ces travailleurs, en majorité chinois, s’inquiètent de voir leur permis de travail révoqué, ils mettent en avant la façon dont ils ont été recrutés par un réseau d’intermédiaires peu scrupuleux. Non seulement ces derniers leur promettaient, contre paiement, un permis de résidence permanente – qui requiert pourtant trois ans d’expérience professionnelle en Australie et une maîtrise de l’anglais – alors qu’ils ne pouvaient obtenir qu’un permis temporaire, mais en plus, certains de ces passeurs falsifiaient les CV ou présentaient un candidat au profil adéquat aux autorités puis en faisaient venir un autre à sa place, ou pis encore, offraient des pots-de-vin à certains des personnels chargés d’établir les permis de travail, quand ce n’était pas des cadeaux de prix ou des prostituées… Cette affaire de fraude aux visas de travail et de corruption des autorités fait grand bruit en Australie, où l’industrie de la viande connaît une grave pénurie de main-d’œuvre, les Australiens de souche ne voulant pas travailler dans les abattoirs ou les usines de transformation. Et les industriels font actuellement du lobbying auprès des parlementaires pour qu’ils assouplissent les règles concernant les visas de travail.