Et si, au lieu des partenaires sociaux et du gouvernement, c’était les DRH qui détenaient la clé d’une rentrée sociale apaisée ? Certes, les DRH ne peuvent calmer la grogne vis-à-vis de la réforme des allocations chômage ni celle sur les retraites, même si Jean Castex a déclaré il y a quelques jours que les conditions n’étaient « toujours pas réunies » pour revisiter le système de pensions. Ils ne peuvent pas non plus étouffer les appels à la grève générale et à manifester le 5 octobre. Mais leurs initiatives et leurs conseils auprès de leur direction pourraient faire beaucoup. Les salariés manquent de pouvoir d’achat face à l’inflation qui repart ? Il « suffit » d’augmenter les salaires. Les employeurs sont à la peine pour trouver des candidats à certains postes ? Il « suffirait » d’élargir leur vivier en allant chercher des publics plus diversifiés… Reste que certaines de ces recettes sont plus faciles à énoncer qu’à mettre en pratique. Pas tant, d’ailleurs, sur les salaires – même si le patronat pose des conditions – que sur la formation. L’inadéquation entre l’offre et la demande d’emploi ne date pas d’hier en France et les efforts pour rétablir l’équilibre n’ont eu qu’une portée limitée. Qualifier des chauffeurs de poids lourds, du personnel soignant ou des spécialistes du numérique prend du temps. Un temps qui manque aujourd’hui. Les DRH devront donc avant tout travailler sur la marque employeur pour attirer des talents, peaufiner les avantages à leur offrir pour les retenir et élaborer une vraie philosophie sur le sens à donner au travail, s’ils veulent faire en sorte qu’une rentrée apaisée ne soit pas un oxymore.