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« Les intérimaires sans passe ne pourront plus travailler sur certains sites »

L’actualité | publié le : 06.09.2021 | Benjamin d’Alguerre

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« Les intérimaires sans passe ne pourront plus travailler sur certains sites »

Crédit photo Benjamin d’Alguerre

 

Depuis le 30 août, le passe sanitaire s’impose aux salariés des établissements recevant du public, travailleurs temporaires compris, obligeant le secteur de l’intérim à s’adapter à ces nouvelles contraintes. Alexandre Pham, coprésident de Mistertemp’Group, explique les enjeux.
 
Quelles contraintes le passe sanitaire fait-il peser sur les travailleurs temporaires ?

Alexandre Pham : Le statut d’intérimaire est particulier puisqu’employé de l’entreprise de travail temporaire, mais placé sous la responsabilité de l’entreprise utilisatrice. Les règlements sanitaires qui s’imposent à eux sont donc les mêmes que celles des salariés de l’entreprise qui les accueille le temps de leur mission. C’est-à-dire que depuis le lundi 30 août, ceux qui travaillent dans les lieux où le passe est demandé au public, comme l’hôtellerie-restauration ou les centres commerciaux de plus 20 000 m2, doivent aussi en être munis. Pour certaines professions, la contrainte va même plus loin. Par exemple, les personnels paramédicaux intérimaires en mission dans les établissements de santé seront soumis à l’obligation vaccinale dès le 15 septembre prochain.

 

Comment les entreprises de travail temporaire s’adaptent-elles à cette situation ? Que faire en cas de refus d’un intérimaire de se doter d’un passe (soit en disposant d’une attestation vaccinale, d’un test PCR de moins de 72 heures ou d’un certificat de rétablissement) ?

A.P: Nous nous en tenons à l’application stricte de la loi. Cela fait des semaines que nous informons nos intérimaires des nouvelles contraintes réglementaires liées à la situation sanitaire. La très grande majorité de nos travailleurs intérimaires acceptent le principe du passe et sont favorables à la vaccination. Mais comme partout, il existe une minorité qui la refuse. Dans ce cas, nous nous contentons de les informer qu’il leur sera impossible de travailler sur certains sites. Pour l’instant, nous ne rencontrons pas de problèmes notables, mais la situation risque de se dégrader lorsque les tests PCR et antigéniques deviendront payants à la mi-octobre. À ce moment, de nouvelles problématiques risquent de se poser, mais la règle est claire : les intérimaires sans passe ne pourront pas travailler chez certains employeurs. À l’inverse, plusieurs de nos clients nous demandent de ne leur envoyer que des travailleurs temporaires vaccinés. Ce que nous ne pouvons pas faire sans violer le secret médical. Nous sommes donc en situation de devoir répondre à ces requêtes par la négative.

 

La situation est-elle plus compliquée dans le cas d’intérimaires en mission longue ayant entamé leur mission avant le passe sanitaire et refusant de s’y soumettre ?

A.P: En l’état actuel des choses, il n’est pas possible de rompre un contrat de travail pour ce motif, mais le suspendre, oui. L’intérimaire n’est pas licencié, mais il n’est pas rémunéré pendant ce temps. Il faut dire les choses avec franchise : dans certaines activités comme l’hôtellerie-restauration ou le commerce de détail, le passe va devenir obligatoire.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre