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Sur le terrain

Organisation du travail : Saretec signe un accord de télétravail hybride

Sur le terrain | publié le : 23.08.2021 | Lys Zohin

Le spécialiste de l’expertise de sinistres en France offre désormais la possibilité à ses collaborateurs, dont certains veulent quitter la région parisienne, de télétravailler jusqu’à 80 % de leur temps de travail annuel.

Comme nombre d’entreprises, le groupe Saretec, spécialisé dans l’expertise des sinistres en France, dont celui de la charpente de la cathédrale Notre-Dame à Paris, avait mis une grande partie de ses 1 600 collaborateurs en télétravail à 100 % au début de la pandémie. « Nous avons réussi sans difficulté à maintenir notre niveau de qualité de service rendu à nos clients », souligne Stéphanie Sebbagh Signoret, la directrice des ressources humaines du groupe depuis 2020. Le télétravail n’était pas une découverte, puisque Saretec avait signé, en 2019, un premier accord sur ce thème avec les partenaires sociaux. Mais « s’il fonctionnait plutôt bien, il ne manquait pas moins de la souplesse nécessaire à la conciliation des organisations de chacun avec notre objectif premier d’accompagner au mieux nos clients : il ne prévoyait qu’un jour de télétravail par semaine, excluant toute adaptation », précise-t-elle. La première action qu’elle a menée en prenant son poste a donc été de le renégocier.

Accélérateur de confiance

Signé en octobre 2020, le nouvel accord ne se fondait plus sur une durée hebdomadaire de travail en dehors du bureau, mais sur une année, et permettait de télétravailler jusqu’à 60 % du temps de travail annuel. « Ainsi, si un collaborateur voulait rester deux mois complets en télétravail, pour des questions d’organisation et d’équilibre entre vie personnelle et vie professionnelle, il pouvait le faire », précise-t-elle. Mais alors que les salariés avaient fait preuve d’un engagement individuel et collectif probant durant la crise, « il était impensable de revenir en arrière ». « Nous devions capitaliser sur ce que nous avions appris pendant cette période. Notre groupe accorde une grande importance à l’autonomie collective et la confiance est réciproque. La crise de la Covid-19 n’a fait que l’accélérer », poursuit la DRH. Elle a donc voulu de nouveau revisiter l’accord de télétravail au sortir du dernier confinement.

Un questionnaire a été envoyé aux collaborateurs, en avril et mai 2021, afin de les sonder sur la manière dont ils souhaitaient s’organiser à l’avenir pour travailler.

De nouveaux modes de vie

« Les chiffres ont parlé », indique Stéphanie Sebbagh Signoret. Ce qu’ils ont révélé, c’est que plus d’un tiers (39 %) des salariés voulaient davantage de télétravail, et jusqu’à 80 %, tandis que 30 % voulaient en rester aux 60 % prévus par le deuxième accord. Et surtout, plus de la moitié (56 %) des collaborateurs basés en Île-de-France ont déclaré avoir déménagé hors de la région ou avoir le projet de le faire… Même chose pour 42 % des collaborateurs implantés dans de grandes métropoles, à Lyon ou à Bordeaux, où le groupe a des bureaux. Eux aussi misaient sur une nouvelle vie hors des agglomérations. « Il était donc inconcevable pour nous de ne pas tenir compte de ces éléments. Si nous ne leur offrions pas de solutions pour réaliser leur projet de vie, nous risquions de les perdre », conclut la DRH. Un nouvel accord, sur le même principe que le précédent, a donc été négocié et conclu entre direction et représentants des salariés. Applicable depuis le 1er juillet, il porte le télétravail à 80 % du temps annuel, et permet en outre aux collaborateurs de travailler en tous lieux. Certains souhaitent même s’installer en Espagne, en Italie ou ailleurs. « Ils peuvent aller où ils veulent, à condition d’offrir le meilleur service possible à nos clients en France, et qu’ils nous disent, le jeudi pour le lundi suivant, où ils se trouveront, pour des raisons de sécurité, notamment, dont nous sommes responsables », précise Stéphanie Sebbagh Signoret. Saretec est ainsi devenu le premier groupe dans son secteur à adopter une telle flexibilité et un tel système de travail hybride.

Visio-expertise

Les innovations que permet la technologie « remote » ne sont d’ailleurs pas nouvelles pour le groupe. En effet, depuis plusieurs années, pour certains types de dommages, les spécialistes des sinistres peuvent pratiquer la visio-expertise grâce à l’intelligence artificielle. « Ce qui permet aussi à des experts de venir en aide à d’autres régions lors d’évènements climatiques, sans se déplacer, notamment comme cela a été le cas récemment », explique la DRH. Confiance, solidarité, bien-être au travail sont de mise… « Tous passionnés, tous attentionnés » sont les maîtres mots de la culture d’entreprise chez Saretec, qui vient d’ailleurs d’entamer une réflexion pour adopter formellement une raison d’être.

Auteur

  • Lys Zohin