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Télétravail : Novartis dresse un premier bilan du télétravail permanent mis en place

Le point sur | publié le : 23.08.2021 | Irène Lopez

Grâce au nouveau programme Choice with Responsibility, les salariés de Novartis France qui peuvent exercer leurs missions depuis chez eux ont la possibilité de travailler où et comme ils le souhaitent. Certains ont même fait le choix de déménager. Le laboratoire pharmaceutique est satisfait, mais n’exclut pas d’ajuster le programme si nécessaire.

Marilise Marcantonio, directrice de l’engagement chez Novartis, habite désormais à Bordeaux. Avec son mari, elle y a déménagé il y a un peu moins de deux mois – alors que les bureaux du siège français du laboratoire pharmaceutique suisse, où elle se rendait chaque matin avant la crise sanitaire, se situent à Rueil-Malmaison, dans les Hauts-de-Seine… Les Marcantonio ne sont pas originaires de la Nouvelle-Aquitaine. Mais ils réfléchissaient depuis un certain temps à déménager. La crise a fait le reste… D’abord, « j’ai dû me demander si mon choix était un rejet de Paris ou une réaction à une pression particulière ressentie pendant la crise sanitaire », confie Marilise Marcantonio. Si la décision de déménager en région a naturellement relevé de la sphère familiale, l’accord professionnel qui l’a permis s’est appuyé sur l’avis positif de son supérieur et de ses proches collaborateurs. Aujourd’hui, la directrice de l’engagement invite toutes les personnes qui seraient tentées de suivre son exemple à se poser les bonnes questions en famille. Elle s’est ainsi demandé quelles étaient les conditions lui permettant d’être le plus efficace dans son travail. Réponse : elle avait besoin d’un lieu serein. Son premier réflexe a été de s’entretenir avec Frédéric Collet, président de Novartis France, pour évaluer la faisabilité de son projet.

Ajustements progressifs

« Bien avant la pandémie, Novartis, qui emploie près de 3 000 personnes en France (incluant les collaborateurs transfrontaliers), s’était engagée dans une transformation culturelle visant à repenser l’organisation du travail. C’est dans ce cadre que nous avons déployé en France notre programme mondial Choice with Responsibility, il y a six mois. Il permet aux collaborateurs de travailler où et comme ils le souhaitent », explique Richard Letzelter, DRH de Novartis France. Concrètement, la décision est collégiale. Les collaborateurs ont tous leur mot à dire lorsque l’un d’entre eux souhaite déménager. « Les dossiers peuvent-ils tous continuer à être traités à distance ? » « À quel rythme l’équipe se réunira-t-elle physiquement ? » « Que faudra-t-il améliorer pour que cela fonctionne ? » sont autant de questions qui devront trouver des réponses avant une décision. « Nous nous sommes donné le droit à l’expérimentation et celui de faire des erreurs. Cela fait partie de l’apprentissage. Nous procédons par ajustements progressifs », ajoute le DRH de Novartis. Même discours de la part de Marilise Marcantonio : « Ce que j’ai décidé aujourd’hui, je vais le revoir à l’aune de l’expérience. Peut-être le rythme de me rendre à Paris deux fois par mois n’est pas le bon. Cette décision est réversible. » À ce jour, 30 salariés du siège (sur 529) ont décidé de vivre ailleurs qu’en Ile-de-France.

Il y a les Parisiens qui partent en région, mais aussi ceux qui, dans les territoires, grâce à la souplesse de ne pas avoir à vivre en Ile-de-France, souhaitent prendre des rôles au siège de Novartis. « Cela élargit notre vivier de talents ! », se réjouit d’ailleurs Richard Letzelter.

Novartis a récemment dévoilé les résultats d’un sondage interne visant à savoir comment les collaborateurs avaient traversé la crise et à appréhender leur état d’esprit face au programme Choice with Responsibility. Plus de 500 collaborateurs sur quelque 800 personnes interrogées ont répondu. La DRH en tire plusieurs enseignements. D’abord, le télétravail n’a pas nui à la relation d’équipe. Ensuite, la vie personnelle a été facilitée. Ainsi, près de la moitié des répondants ont apprécié la réduction du temps de transport. Mais deux points négatifs ont été cités. D’une part, le manque de contact et de l’autre, la porosité entre vie professionnelle et vie personnelle.

Pas de réunion entre midi et 14 heures

En conséquence, des règles claires ont été établies. Pas de réunion entre midi et 14 heures, ni après 18 heures, ni le vendredi, par exemple. Autre enseignement du sondage : le télétravail va rester la norme. Les collaborateurs ne viendront au bureau que pour de bonnes raisons : des réunions importantes ou des célébrations. Enfin, dernier point, le nouveau programme est perçu comme une bonne solution et donc très positivement. De fait, les collaborateurs le plébiscitent. Et la DRH se féliciterait presque de cette période atypique : « La Covid-19 aura permis la verbalisation des attentes des salariés », conclut-elle.

Auteur

  • Irène Lopez