Des millions de travailleurs chinois ne sont pas revenus en ville après la pandémie, l’an dernier, selon les données officielles. Et pour les experts, cette situation devrait perdurer, ne serait-ce qu’en raison du prix des logements, que les migrants ne peuvent pas assumer. En outre, la réglementation, très stricte, mise en place par les autorités empêchait les migrants d’accéder au système de santé. Un élément clé alors qu’ils commencent à vieillir. Selon les statistiques, la proportion de travailleurs migrants de plus de 50 ans a doublé sur la dernière décennie, pour atteindre 26 % aujourd’hui. De même, les migrants n’ont pas accès à l’éducation pour leurs enfants s’ils sont en ville avec eux. Et enfin, ils n’ont pas le droit d’acheter un logement. Associées à des conditions de travail très dures dans les usines ou sur les plateformes de commerce en ligne, ces restrictions ont fini par rebuter les candidats à l’exode. Déjà, le retour dans les campagnes se faisait jour avant la pandémie. Elle n’a fait que l’accentuer. Ainsi, en mars 2021, il y avait près de 2,5 millions de migrants de moins dans les villes par rapport à mars 2020, selon les chiffres officiels. Non seulement de nombreux migrants profitent de la digitalisation pour rentrer chez eux et travailler à distance, mais de plus, aidés par des subventions du gouvernement, 1,6 million d’entre eux sont retournés l’an dernier à la campagne pour créer une entreprise. Environ la moitié s’appuyait sur le numérique, notamment pour lancer un site d’e-commerce. Aujourd’hui, le numérique s’est sensiblement développé puisqu’il représente plus d’un tiers du PIB total, tandis que 50 millions de personnes vivant en zone rurale sont devenues l’an dernier des utilisatrices d’Internet.