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Sur le terrain

Prevision.io adepte du télétravail intégral

Sur le terrain | publié le : 05.07.2021 | Frédéric Brillet

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Organisation du travail : Prevision.io adepte du télétravail intégral

Crédit photo Frédéric Brillet

 

Début juin, à l’heure où les cadres commençaient à reprendre le chemin du bureau, Prevision.io a pris une décision radicale : donner la possibilité à tous ses salariés (une bonne quarantaine dont trois aux États-Unis) de demeurer à 100 % en télétravail, de manière pérenne. Pour cette PME qui propose à ses clients une plateforme d’intelligence artificielle (IA) pour construire des modèles prédictifs de gestion du cycle de vie de leurs produits, cette décision est un aboutissement. Car Prevision.io n’a pas attendu la Covid pour s’intéresser au télétravail. Dès 2018, l’entreprise fondée deux ans plus tôt met en place une charte de télétravail dont une nouvelle version plus ambitieuse devrait bientôt voir le jour. « Il s’agit de répondre aux attentes de nos salariés qui sont pour une bonne moitié des développeurs informatiques. Ils sont jeunes, très à l’aise avec les outils numériques et la communication à distance », souligne Estelle Urbaniak, DRH de Prevision.io. « On veut laisser les équipes s’organiser comme elles le souhaitent. Avant même la pandémie, nos développeurs ne venaient guère plus d’une fois par semaine dans nos locaux. » Ce qui n’est pas forcément le cas des équipes marketing et commerciales qui « ressentent davantage la nécessité d’échanges spontanés, informels en vis-à-vis », constate la DRH.

Quand le gouvernement a décrété un confinement strict, en 2020, Prevision.io a basculé dans le télétravail intégral et continué de recruter. En juin 2020, nouveau tournant : la PME décide de résilier le bail de ses locaux parisiens, situés face au musée du Louvre, parce qu’elle ne voit pas de raison de payer pour des bureaux dont elle n’a pas l’utilité. Cette décision a précipité le changement de logiciel de la DRH. Depuis lors, Prevision.io a élargi son bassin de recrutement de la région parisienne à toute la France. Nantes, Toulouse, Valence, Lyon, Bayonne… désormais les développeurs sont recrutés un peu partout. Cette flexibilité se révèle utile pour dénicher des perles rares comme les « data scientists » que tous les employeurs s’arrachent. « Notre développeur de Bayonne est venu chez nous, car son ancien employeur exigeait trop de présentiel », raconte Estelle Urbaniak.

La PME s’autorise même à recruter 100 % en distanciel, via la visioconférence. « Tout le monde gagne du temps dans le processus et ça fonctionne bien comme ça. » Les salariés ont toutefois la possibilité de se rencontrer, puisque Prevision.io a signé en janvier 2021 un nouveau bail pour des locaux de 400 mètres carrés, situés… face au Louvre. « On n’interdit pas aux salariés de venir au bureau et certains apprécient d’y travailler un ou deux jours par semaine en réservant leur place, mais on n’en fait pas une obligation. Notre seul souci est le bien-être du collaborateur. C’est pour cela qu’on a repris des locaux », insiste la DRH. Reste que les locaux parisiens accueillent rarement plus d’une dizaine de personnes, la fréquence de leur venue dépendant de leur métier, mais aussi de leur situation de famille : les célibataires vivant dans des studios viennent plus souvent que les parents habitant dans des maisons avec jardin en grande banlieue.

Qualité de l’onboarding

Mais quid de l’esprit d’équipe, de la motivation, du sentiment d’appartenir à un collectif de travail avec cette organisation du travail ? Prevision.io s’attache surtout à la qualité de l’onboarding et des interactions en ligne. Pour la start-up, le plus important est en effet de bien accueillir les nouvelles recrues pour créer du lien et de l’engagement, en présentiel comme en distanciel. L’employeur encourage par ailleurs les nouvelles recrues à échanger avec l’ensemble des collaborateurs, l’entreprise comptant huit groupes de travail sur la plateforme Slack qui traitent de data science, de développement web, de produit… Chaque matin, les salariés y rendent compte à leurs collègues et à leur manager de ce qu’ils ont fait la veille et des tâches à venir. Chacun prend ainsi conscience de sa place dans le groupe et peut se projeter dans le collectif. La DRH organise également des séances ludiques en ligne de team building liées à des actions caritatives et devrait bientôt offrir aux salariés l’accès à des services numériques contribuant à leur bien-être (cours de cuisine, gym, yoga, etc.). Pour faciliter les rencontres en chair et en os, la PME prévoit enfin d’organiser des soirées conviviales et un séminaire annuel d’un ou deux jours qui réunira tout le personnel. Autant d’initiatives qui devraient doper le score actuel de trois sur cinq dans l’enquête interne de motivation.

Auteur

  • Frédéric Brillet