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Sur le terrain

RSE : Crise et confinements révèlent la raison d’être de Guerbet

Sur le terrain | publié le : 28.06.2021 | Lys Zohin

En induisant de nouvelles façons de travailler chez cet industriel français spécialiste en imagerie médicale, le contexte sanitaire de ces derniers mois a fait prendre conscience à la direction comme aux salariés qu’une raison d’être existait déjà dans l’entreprise. Il a suffi de la formaliser.

Quoi de plus normal, pour Guerbet, spécialiste de l’imagerie médicale, dont les solutions permettent d’améliorer la visualisation des organes explorés, qu’une raison d’être révélée naturellement ? Cette ETI, qui compte plus de 2 600 collaborateurs (dont la moitié en France et le reste en Europe, aux Amériques et en Asie) a dû affronter la crise sanitaire et les confinements, avec en point de mire la santé et la sécurité des salariés, d’une part, et la continuité des activités, de l’autre. « Nous nous sommes aperçus pendant le premier confinement que les fondamentaux existaient déjà », indique Claire Durand, secrétaire générale de Guerbet, en charge des aspects gouvernance de l’entreprise. Des valeurs, telles que le soin des autres (le care) et la coopération ; une mission, celle de rendre la vie meilleure aux patients, grâce à un diagnostic ou un traitement toujours plus efficace, et une vision, celle d’une croissance durable et à impact positif. De quoi en effet sous-tendre une raison d’être formalisée. La pandémie de Covid-19 ne pouvait que renforcer la notion d’impact positif et de sens, puisque certains produits de Guerbet servent à évaluer les atteintes pulmonaires chez les patients infectés par le coronavirus. En outre, dans le sillage du mouvement déclenché par la loi Pacte, qui propose aux entreprises de se doter d’une raison d’être, Guerbet voulait rejoindre le cercle de celles qui en avaient adopté une.

Force intérieure

« Nous avons voulu mettre ces fondamentaux en mots. D’ailleurs, pour que la raison d’être soit puissante, elle doit venir de l’intérieur », poursuit la secrétaire générale. Pas question d’un simple slogan. Et pas question non plus de s’adjoindre les services de grands cabinets de conseil qui auraient plaqué des notions étrangères à l’entreprise pour la formulation. Si la société avait fort à faire lors de la crise sanitaire, elle a néanmoins choisi d’entamer une démarche pour définir sa raison d’être, en lançant un processus collaboratif qui a associé toutes ses parties prenantes : des salariés de toutes les entités, issus de 11 pays, les membres du comité exécutif et du conseil d’administration, des représentants de la famille Guerbet, des leaders d’opinion de la radiologie et d’autres partenaires professionnels. Groupes de travail, interviews des clients et partenaires, réflexion et discussions à bâtons rompus étaient au programme. Quelques mois seulement après le lancement des travaux, Guerbet a dévoilé publiquement la formule suivante pour sa raison d’être : « Tisser des liens durables pour permettre de vivre mieux ». Avant cela, la société avait organisé deux événements d’une heure chacun, en français et en anglais, pour informer l’ensemble du personnel et faire témoigner des collaborateurs, partout dans le monde.

Filtre stratégique

« Cela n’a pas été difficile de formaliser notre raison d’être, insiste Claire Durand, puisqu’en fait, elle existe déjà depuis longtemps. » Mais la raison d’être est plus qu’un résumé de l’existant. C’est « un filtre stratégique pour nos actions au quotidien, dit-elle. Nous croyons fermement au pouvoir de la raison d’être pour nous rendre plus forts face à la crise ».

« Le mot durable me parle beaucoup, déclare, de son côté, Hélène Soubeyrand, ingénieure hygiène, sécurité, environnement et RSE du groupe. Je me sens alignée avec notre raison d’être. » Quant au mot d’ordre des animateurs, lors des séances de travail en groupe auxquelles elle a participé, à l’occasion de deux journées de coconstruction, il était « d’avoir l’esprit ouvert et de parler avec le cœur, de montrer ses émotions », dit-elle. C’est ce qu’elle a fait. Elle travaille chez Guerbet depuis plus d’une dizaine d’années et s’y sent bien. « L’impact de la raison d’être se note déjà chez les collaborateurs, ajoute Claire Durand, sous forme d’engagement, de motivation et de fierté de travailler pour l’entreprise. » Même si les précédents questionnaires, que la société a envoyés toutes les semaines de mars à juin 2020 pour prendre le pouls des collaborateurs au plus fort de la crise, n’intégraient pas la raison d’être – ce sera pour les prochains – la secrétaire générale est convaincue que les résultats seront positifs.

Auteur

  • Lys Zohin