Avec 4 800 candidatures envoyées pour des milliers d’offres d’emploi, le testing sur les inégalités de sexe réalisé par ISM-Corum et l’Institut des politiques publiques sous l’égide de la Dares, est d’une ampleur inédite. Il vise à révéler les discriminations d’accès à l’emploi des femmes en fonction des métiers et de la hiérarchie des postes. La réaction des employeurs aux CV amène à trois grandes conclusions. Premièrement, les écarts globaux entre hommes et femmes, en matière de taux de rappel, de refus et de non-réponses, ne sont pas statistiquement significatifs. Ainsi, sur l’ensemble des candidatures envoyées, il n’existe pas « de discrimination à l’embauche en moyenne entre femmes et hommes ». Même l’ajout d’informations sur le nombre d’enfants ne change pas la donne. Deuxièmement, cette absence de discrimination en moyenne « cache des disparités importantes liées au niveau de qualification requis ». Les femmes sont défavorisées pour les métiers les moins qualifiés (taux de rappel de 30,3 % contre 35,6 % pour les hommes), mais avantagées sur les métiers de cadres, en particulier lorsqu’ils impliquent un encadrement (28,5 % contre 20,4 % pour les hommes). Troisièmement, ce testing ne mesure que les chances d’être contacté par un employeur ou convié à un entretien d’embauche. Il n’est donc pas exclu qu’à l’étape de l’entretien, « la situation parentale ou la probabilité (réelle ou supposée) d’avoir des enfants dans un futur proche jouent sur les chances de recrutement ».