Des salariés mécontents du Vatican ont envoyé une lettre ouverte au pape François pour protester contre de récentes réductions de salaire. Afin de gérer le déficit que connaît l’institution, le pape a en effet décidé, en mars dernier, de réduire de 10 % le salaire des cardinaux et de 8 % celui des responsables de départements. Mais si, pour le Saint-Père, il s’agissait avant tout de préserver les emplois, les salariés touchés estiment que les mesures ont été mal pensées et injustement appliquées. « Pourquoi serait-ce à nous de faire des sacrifices alors que nous ne sommes pas responsables des erreurs de gestion qui ont mené au déficit ? », ont-ils ainsi demandé, d’autant que les réductions des salaires se sont accompagnées d’un gel des embauches, une suspension des promotions, le non-paiement des heures supplémentaires, l’arrêt des augmentations automatiques en fonction de l’ancienneté et l’absence de versement du salaire pendant les journées passées à la maison du fait de la crise sanitaire et sans outils pour le télétravail. Dans leur lettre, les employés en ont donc appelé aux principes de la doctrine sociale adoptée par l’Église avec l’arrivée du pape François, qui incluent le respect et la dignité des individus et la promotion d’une société juste. Et, ajoutent-ils, cette stratégie va à l’encontre des principes de base d’une bonne gestion des ressources humaines et ne peut entraîner que démotivation, manque d’engagement et baisse de la performance. Le conflit sur les salaires au Vatican s’inscrit dans un contexte de scandales récents, impliquant des responsables haut placés et qui ont mal géré de très grosses sommes d’argent, créant ainsi un trou dans les caisses du Saint-Siège.