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Ne tirez pas sur les contrats « pro » !

Billet | publié le : 07.06.2021 | Jean-Paul Coulange

Depuis 2018, l’exécutif a fait de l’alternance l’arme anti-chômage des jeunes, en reportant à 29 ans l’âge limite pour signer un contrat d’apprentissage, en instaurant une nouvelle règle de financement, dite au « coût contrat », plus favorable, en transférant les CFA aux régions ou encore en permettant aux entreprises de créer leur propre centre d’apprentissage. Avec 495 000 contrats signés en 2020, l’objectif de 500 000 apprentis que s’était fixé François Hollande pour 2017 a été pratiquement atteint, quatre ans plus tard.

Mais le boom de l’apprentissage a pour corollaire la désaffection pour le contrat de professionnalisation. Avec 112 700 contrats signés en 2020, soit quasiment 100 000 de moins qu’en 2019, l’autre type de contrat d’alternance fait pâle figure. Ce dispositif qui permet à des jeunes de moins de 25 ans, à des demandeurs d’emploi et à des publics en insertion de décrocher une qualification professionnelle a été relégué au rang d’outsider par la réforme de septembre 2018. Ce qui pose la sempiternelle question de la fusion des deux types de contrats dans un dispositif unique. Pourtant, les deux contrats n’ont pas la même utilité. Le contrat de professionnalisation est plus souple que le contrat d’apprentissage. Et certaines entreprises l’utilisent volontiers pour la reconversion professionnelle ou l’évolution de poste. Dans l’optique d’une réduction sensible du taux de chômage des jeunes, on aurait donc bien tort d’enterrer trop tôt le fameux contrat « pro ».

Auteur

  • Jean-Paul Coulange