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Sur le terrain

GPEC : SEB signe un accord « stratégique »

Sur le terrain | publié le : 24.05.2021 | Lucie Tanneau

Dans son nouvel accord GPEC, le groupe SEB prévoit différentes mesures pour les jeunes, particulièrement ceux qui sont éloignés de l’emploi, et pour les fins de carrière. Le groupe ajuste aussi les formations à ses besoins stratégiques, notamment sur le digital.

La GPEC est un exercice récurrent chez SEB. Le premier accord date de 2008, et un nouveau texte a été signé en octobre dernier pour les 6 000 salariés français (13 sites). Ceux du siège social, des usines, de l’entité commerce et des magasins de retail. « Il couvre un spectre large de métiers et de problématiques liées à l’évolution des métiers, à l’apprentissage, au learning, à la mobilité, au besoin de faire évoluer les compétences », souligne Dan Abergel, DRH du groupe. L’accord a pour ambition « d’accompagner professionnellement les salariés face aux adaptations économiques et sociales des entités juridiques du groupe en France tout en tenant compte de la sécurisation des parcours et des projets professionnels liés aux changements technologiques des organisations et des structures d’emploi ».

Le texte distingue les emplois émergents, les emplois en tension et les emplois en transformation. Les négociations ont été menées en présentiel, malgré le contexte, et trois des syndicats représentatifs l’ont signé (CFE-CGC, FO et CFDT). Seule la CGT, signataire en 2017, s’est abstenue. « Cette GPEC ne présente pas d’évolutions majeures », regrette Franck Backes, représentant de la CGT sur les sites de Selongey et Is-sur-Tille (Côte-d’Or). « Surtout, il n’y a pas de prévision d’embauches dans les trois ans, ce que contenait l’ancienne. Cela favorise l’emploi précaire alors qu’il n’y a aucune prévision pour les intérimaires. Nous n’avons pas d’intérêt à signer la même chose », explique le syndicaliste, qui veut aussi montrer sa désapprobation sur d’autres accords (comme celui sur le handicap, qu’il a signé, mais sur lequel il regrette que la politique d’embauche ne soit pas plus volontariste sur l’ensemble des sites).

Pour Dan Abergel, le DRH, l’accord est au contraire « opérationnel et concret ». Il prévoit notamment le recrutement en CDD ou en CDI de 40 % des stagiaires et alternants et le maintien du taux de 5 % d’alternants pour l’ensemble du groupe en France, à l’issue de la période 2021-2023. 25 % des recrutements en CDI devraient aussi concerner des jeunes (de moins de 27 ans, ou de moins de 30 ans en cas de reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé), et 35 % la population des ouvriers. SEB souhaite aussi former et accompagner des jeunes non qualifiés en recherche d’emploi, de moins de 27 ans, afin de préparer l’obtention d’une qualification, d’une certification ou d’un diplôme. « C’est notre devoir sociétal », défend le DRH.

Formation des seniors

Pour les seniors, le groupe prévoit différentes modalités d’accompagnement dans la formation. Jusqu’à leur départ en retraite, les plus de 45 ans peuvent effectuer 50 heures de CPF par an pour une formation qualifiante sur le temps de travail. Les plus de 50 ans bénéficieront de 5 % des recrutements en CDI sur la période de l’accord. Ils représentaient 38,5 % de l’effectif global au 31 décembre 2019 et les plus de 55 ans en constituaient 15,85 %, soit 866 salariés. L’objectif de maintien des salariés de plus de 55 ans s’appuie sur la volonté de l’entreprise de ne pas mettre un terme à leur contrat de travail avant qu’ils n’aient la possibilité d’accéder à une retraite à taux plein (sauf rupture pour motif personnel).

« À l’heure où la crise sanitaire a bouleversé le marché de l’emploi, notamment pour les plus jeunes, anticiper les besoins en compétences est plus que jamais un atout pour préparer l’avenir », défend le texte, particulièrement sur le marché du petit électroménager où la concurrence de produits à bas coût venus d’Asie est redoutée. « Une des problématiques va être la compétitivité de nos usines, et l’adaptation aux outils digitaux est donc nécessaire. Ceux qui en ont le plus besoin sont les opérateurs de production et les personnes les moins qualifiées. À partir de là, on a défini un niveau minimal attendu, avec un certificat à passer. » 1 000 salariés sont concernés et une incitation financière est prévue dans l’accord (175 euros pour l’obtention du B2I adulte). Pour encourager la réussite d’une VAE ou d’un certificat de qualification professionnelle (CQP), une prime de 500 euros sera aussi accordée. « Ces primes sont présentées comme nouvelles mais elles existaient déjà dans certains sites », dénonce Franck Backes de la CGT. « À partir du moment où un salarié monte en compétences, c’est normal qu’il soit mieux payé, et pas seulement avec une prime », insiste-t-il. Il n’empêche que trois organisations ont approuvé cette nouvelle étape de la GPEC.

Auteur

  • Lucie Tanneau