logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Le fait de la semaine

L’alternance, une piste pour l’emploi

Le fait de la semaine | publié le : 24.05.2021 | Dominique Perez

Image

Handicap : L’alternance, une piste pour l’emploi

Crédit photo Dominique Perez

Après le DuoDay, organisé chaque année pour mettre en relation employeurs et personnes en situation de handicap, Alternance par DuoDay mise sur l’apprentissage comme mode d’insertion privilégié de ce public en déficit de qualification.

L’alternance va-t-elle « booster » le recrutement des personnes handicapées ? C’est ce qu’espèrent les organisateurs d’Alternance par DuoDay (27 mai), un événement mis en œuvre par le secrétariat d’État aux personnes handicapées, Cap Emploi, l’Agefiph et le FIPHFP (Fonds pour l’insertion des personnes handicapées dans la fonction publique). Au menu : webinaires et salon de recrutement en ligne, avec un focus sur les PME et la fonction publique. « L’apprentissage est un des points forts de notre ligne stratégique, explique Hélène Bérenguier, directrice adjointe du FIPHFP. La principale difficulté, surtout pour les jeunes, est de parvenir à forcer la porte des employeurs, qui doivent être rassurés sur le dispositif. » Une fonction publique qui a fait progresser de manière significative le nombre de personnes en situation de handicap dans ses effectifs. « Le taux d’emploi global (5,58 %) approche des 6 % et le taux d’apprentis des 5 % des effectifs contre 1,3 % dans le public et privé confondus », précise Hélène Bérenguier. Un long chemin reste donc à effectuer, tracé par un gouvernement qui a inscrit dans la loi sur l’avenir professionnel de nouvelles obligations favorisant l’emploi direct des personnes handicapées dans les entreprises. Au 1er janvier 2025, celles qui comprennent plus de 20 salariés ne pourront plus, notamment, s’acquitter de leur obligation d’emploi (taux maintenu à 6 %) en concluant des contrats avec les entreprises adaptées.

Il y a désormais de l’espoir de voir la situation s’améliorer, malgré un ralentissement des embauches en 2020 (– 9 % par rapport à 2019) à cause de la crise sanitaire. « Les employeurs se disent qu’ils n’ont plus de quelques années pour atteindre l’objectif de 6 %, constate David Herz, cofondateur et secrétaire général de l’association Hangagés, réseau d’entreprises mobilisées pour l’emploi des personnes handicapées. Nous avons pensé au début de la crise que les entreprises allaient plus se focaliser sur d’autres problématiques et moins s’investir sur les questions d’inclusion. Ce n’est pas le cas. Elles ont poursuivi leurs investissements et leurs projets, et l’on constate aujourd’hui une hausse des recrutements. »

L’un des principaux freins à l’accès à l’emploi reste la qualification : « On manque en France de personnes handicapées diplômées, constate Patricia de Kermoysan, directrice associée du cabinet de recrutement Défi RH, spécialisé dans le recrutement de personnes handicapées. Beaucoup de postes proposés, notamment dans l’informatique, sont ouverts à des personnes déjà diplômées. » Dans ce contexte, l’alternance apparaît comme une des réponses, notamment par les pouvoirs publics.

Un besoin d’accompagnement

Pour Edenred France, leader des titres restaurants, qui a signé un accord avant même la promulgation de la loi de 2015 pour l’insertion professionnelle des personnes handicapées, la voie de l’apprentissage suppose une information spécifique et un accompagnement ad hoc des entreprises, des jeunes et des centres de formation, globalement peu préparés à accueillir des alternants en situation de handicap. « Il y a encore une certaine méconnaissance du sujet, constate Sonia Otmani Mettidji, responsable de la mission handicap de Edenred France. Les établissements ont un besoin d’accompagnement spécifique pour les accueillir. »

Un frein qui devrait se lever progressivement, tous les CFA étant tenus, depuis le 1er janvier 2019, de nommer un référent handicap pour faciliter l’accessibilité des personnes et leur parcours. Des efforts « qui ne se font pas sur un claquement de doigts », reconnaît Georges-Éric Martinaux, directeur du Cap Emploi 06 et animateur de la commission employeur de Cheops, le réseau national de l’opérateur, mais qui semblent commencer à porter leurs fruits. Si la crise sanitaire a été un frein à l’embauche des personnes handicapées en 2020, à l’image du marché de l’emploi dans son ensemble, Cap Emploi, dans son dernier rapport d’activité, constate une hausse de + 34 % des contrats d’apprentissage (accessibles sans limite d’âge) en 2020, soit 3 231 supplémentaires. « 80 % des contrats d’alternance concernent des personnes qui ont besoin de se repositionner sur un nouveau métier ou de valider leurs compétences, explique Georges-Éric Martinaux. Ce dispositif permet aussi de mesurer la faisabilité de l’insertion sur un poste. » Une intégration progressive, qui laisse aux employeurs comme aux alternants le temps de s’adapter.

Auteur

  • Dominique Perez