Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, et Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, ont appelé de concert, lundi 3 mai, au siège du Centre médical interentreprises Europe (CMIE), dans le 9e arrondissement de Paris, à une accélération de la campagne de vaccination, via les services de santé au travail.
À l’heure actuelle, selon les chiffres du ministère du Travail, près de 400 000 injections ont été effectuées par la médecine du Travail et 43 000 par les services de santé au travail. Depuis le 24 avril, par ailleurs, près de 400 000 travailleurs de plus de 55 ans évoluant dans une vingtaine de secteurs professionnels jugés « à risques » (chauffeurs de taxi ou de VTC, caissiers de supermarchés, agents de nettoyage, transporteurs, etc.) disposent d’un accès prioritaire pour la vaccination, et Élisabeth Borne encourage les employeurs à permettre à ces salariés d’y accéder pendant le temps de travail.
L’initiative est cependant jugée insuffisante par le secrétaire général de la CFDT et par le président du Medef, opposés à la notion de secteurs prioritaires. Ils appellent à une vaccination générale des salariés exposés à de nombreuses interactions sociales ou à des risques particuliers dans le cadre de leur métier. Certaines fédérations professionnelles poussent d’ailleurs en ce sens : « On milite pour que la totalité du secteur du nettoyage soit concernée par la campagne de vaccination, pas seulement les salariés de plus de 55 ans ! », confie Philippe Jouanny, président de la Fédération des entreprises de propreté (FEP). Malgré plusieurs rencontres avec les services de Jean Castex, il n’a pas encore obtenu satisfaction.
Aussi, pour accélérer le mouvement, Geoffroy Roux de Bézieux et Laurent Berger appellent à un développement de la vaccination par la médecine du travail. Non seulement en enjoignant les employeurs à l’autoriser sur le lieu de travail, mais aussi en permettant aux centres de santé au travail de recevoir les vaccins par lot – comme les centres de vaccination hospitaliers – plutôt qu’en fonction des commandes individuelles de chaque praticien. Appel entendu le 5 mai puisqu’Élisabeth Borne a annoncé la mise à disposition de 100 000 doses d’AstraZeneca supplémentaires pour la santé au travail.