Quelles sont les compétences managériales vouées à être remplacées par l’intelligence artificielle (IA) ? C’est la question posée par quatre chercheurs en gestion des ressources humaines (Laurent Giraud, Selena Hernandez, David Autissier, Adam McGonigal) dans le dernier opus de la revue Management &Avenir. Après avoir interrogé une centaine d’experts de l’IA, ils concluent que « les tâches managériales simples telles que les tâches répétitives, régulières et de routine seront probablement remplacées ou dupliquées ». La fonction de collecte d’informations est la plus citée par les répondants (70 %), car la machine pourrait à l’avenir analyser des téraoctets de données. Elle assurerait aussi les prises de décision simples et les tâches administratives (57 % des répondants). Malgré tout, « peu de tâches managériales sont simples et donc susceptibles d’être entièrement remplacées par l’IA ». Elle n’est ni en mesure de faire preuve d’invention ou d’imagination, ni d’assurer leur leadership. Elle permettrait surtout l’avènement d’un « manager augmenté », assisté dans la rédaction de discours ou pour le recrutement, et susceptible de mieux gérer la pression en recevant la bonne information au bon moment. Les répondants soulignent le besoin de former les managers à l’IA tout en insistant sur le fait que des connaissances basiques suffiraient : ses mécanismes, son potentiel et ses limites. Selon l’un d’eux, « les data scientists passent leur temps à éduquer les managers et n’ont plus assez de temps pour faire leur travail ».