Le service public de l’emploi est en quête d’égalité professionnelle. Si les femmes sont nombreuses en tant que conseillères, Pôle emploi poursuit ses efforts pour féminiser sa hiérarchie, de même qu’il sensibilise les candidates et les entreprises extérieures.
Alors que certaines entreprises connaissent un taux de turnover élevé, c’est tout le contraire à Pôle emploi… « Cette situation nous impose de mettre en place une politique particulièrement volontariste, basée sur la promotion interne, pour constituer à chaque niveau un vivier qui alimente le niveau supérieur », relève Jean-Yves Cribier, directeur général adjoint en charge des ressources humaines et des relations sociales de Pôle emploi. Ainsi, alors que les équipes de conseillers sont largement composées de… conseillères, Pôle emploi a réussi à féminiser les rangs des managers de proximité (à 70 %). Mais le management intermédiaire n’est plus qu’à 56 % féminin, tandis que le top management ne l’est qu’à 45 %.
Les efforts faits par Pôle emploi ont toutefois permis à l’établissement public d’afficher un score de 93 sur 100 à l’index égalité hommes/femmes en 2019, puis de 99 en 2020. « Dès 2018, nous avons conclu un accord d’entreprise prévoyant par exemple que tous les écarts de salaire de plus de 5 %, à ancienneté et emploi identiques, fassent annuellement l’objet d’un examen spécifique et au besoin, d’un rattrapage », précise le DGA RH.
Mais si les femmes sont bien augmentées au retour d’un congé maternité, leur accès à des postes de management supérieur reste un défi. Comme le souligne Nadine Crinier, directrice régionale de Pôle emploi Île-de-France, « 90 % des managers ont exercé le cœur du métier, autrement dit, ils ont été conseillers ». Il faut donc mieux accompagner les femmes dans leur parcours professionnel pour qu’elles gravissent les échelons.
Au-delà de ces efforts en interne, Pôle emploi agit aussi en externe, auprès des entreprises. « Alors que nous avons 90 familles de métiers, huit femmes sur dix sont concentrées dans seulement 29 métiers », souligne Nadine Crinier. Pôle emploi tente donc de sensibiliser à la fois les candidates et les entreprises pour « élargir le champ des possibles » et faire en sorte que des demandeuses d’emploi se portent candidates et soient acceptées là où les hommes sont surreprésentés. D’autant que ce sont ces secteurs – le bâtiment (moins de 20 % de femmes), le numérique (environ 30 %), de même que le transport et la logistique – qui recrutent en ce moment. Autant dire que « ces métiers constituent une formidable opportunité pour les femmes ! », conclut Nadine Crinier.