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Chèques-vacances : Un pilier de la politique sociale des entreprises

Rendez-vous experts | publié le : 26.04.2021 | Christophe Boniface

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Chèques-vacances : Un pilier de la politique sociale des entreprises

Crédit photo Christophe Boniface

Concilier développement économique et cohésion sociale. Tel est l’atout des chèques-vacances qui en cette période de crise sanitaire voient leur pouvoir d’entraînement renforcé. Une dynamique qui a de quoi fortifier la place de ce dispositif dans la politique sociale des entreprises. Explication avec Christophe Boniface, directeur commercial de l’ANCV (Agence nationale pour les chèques-vacances).

« Parce que les vacances, c’est essentiel. » Cette phrase qui fait partie de l’ADN de l’ANCV a rarement sonné aussi fort qu’aujourd’hui. Après un an de pandémie, qui n’a pas rêvé de prendre le large ? Pour faire de ce désir un horizon commun, de plus en plus d’entreprises choisissent d’intégrer les chèques-vacances dans leur politique sociale. Le rôle de l’outil est en effet multiple : en permettant aux plus fragiles de partir en vacances, il renforce la cohésion sociale et participe au bien-être des salariés. Le chèque-vacances a aussi un rôle de levier pour les acteurs du tourisme, chaque euro dépensé par les bénéficiaires générant trois fois plus de recettes, soit finalement un chiffre d’affaires compris entre 5 et 6 milliards d’euros aujourd’hui en berne en raison de la crise sanitaire. L’aider à se relancer permet en outre de sauver et de recréer des emplois. Avec en ligne de mire, le défi de reprendre l’accroissement continu qu’avait connu l’utilisation du chèque-vacances, soit une progression de 2,5 % de bénéficiaires depuis dix ans en moyenne, et de 3,7 % en 2019.

4,6 millions de bénéficiaires

Le principe est simple : dans les entreprises où il existe un comité social et économique (CSE), c’est à lui d’indiquer, une fois la décision de proposer des chèques-vacances actée, les critères d’éligibilité (montant de revenu, quotient familial…). Chacun est libre de choisir où il met le curseur, du moment où les plus fragiles sont concernés. Dans les PME, où compte tenu de la taille, il n’y a pas de CSE, c’est au chef d’entreprise de proposer des chèques-vacances. Le critère est le plafond mensuel de la sécurité sociale (PMSS). Dans tous les cas, l’idée est souvent de demander à des collaborateurs qui rentrent dans la catégorie des personnes concernées d’épargner chaque mois une petite somme. Celle-ci est bloquée puis abondée par l’entreprise au moment de son déblocage. Chacun des 4,6 millions de salariés qui en bénéficient voit cette cagnotte s’élever en moyenne à quelque 400 euros. Une somme non négligeable qui a d’ailleurs incité 130 000 professionnels du tourisme à accepter ces chèques-vacances comme mode de paiement.

En 2019 – année de référence et non 2020 pour cause de Covid –, 1,7 milliard d’euros avaient ainsi été distribués et utilisés dans l’Hexagone. Fonctionnant sur la base d’un prélèvement sur les chèques-vacances, l’ANCV utilise chaque année les excédents pour mener des actions à dimension sociale : elle finance des vacances pour les seniors, mais aussi des formules pour les 18 à 25 ans. Une partie est également dédiée au tourisme à vocation sociale et notamment à des structures qui en ont besoin. Pour que ce cercle vertueux se poursuive, il faut que l’économie redémarre.

Et même si ce n’était pas le cas cet été, les bénéficiaires des chèques-vacances ont encore deux ans après leur année d’émission pour les présenter dans des lieux ou des enseignes référencés. Afin de faciliter le quotidien des utilisateurs, l’ANCV est en train de travailler sur la digitalisation des chèques-vacances. Un chantier qui devrait fluidifier les échanges entre les bénéficiaires et les commerçants intéressés par cette démarche qui profite finalement à toutes les parties prenantes.

Auteur

  • Christophe Boniface