Dans un rapport publié le 22 avril, le think tank Terra Nova tire la sonnette d’alarme sur le décrochage des jeunes en 2020. En 2015, 2016 et 2017, le nombre de décrocheurs était tombé à 90 000, soit environ 12 % des sortants. Or, il est monté aujourd’hui à 13,5 % pour les 15-29 ans. Pour Terra Nova, la « pilule anti-chômage des jeunes » s’appelle l’apprentissage. Le laboratoire d’idées appelle à un investissement massif des pouvoirs publics qui tienne compte des spécificités des décrocheurs de longue durée. Massivement issus des quartiers prioritaires de la politique de la ville ou de la France périphérique, ceux-ci souffrent d’une faible capacité de mobilité territoriale, d’un manque d’appétence à un retour en formation après un premier échec scolaire et leurs lieux de résidence se situent dans des territoires où l’offre de formation est faible et où les entreprises susceptibles de les accueillir en contrats d’apprentissage sont rares. Le rapport propose un véritable plan de bataille pour lever les freins un à un. La motivation ? À renforcer par une augmentation de la rémunération des apprentis conditionnée par la signature d’un contrat d’engagement à l’assiduité par ces derniers. Le décrochage ? La mise en place par des organismes spécialisés de formations de remise à jour intensives aux savoir-être et aux règles de l’entreprise préalables à l’entrée en apprentissage. La faible mobilité géographique ? Contournable par l’expérience acquise par les CFA durant la crise Covid à assurer des cours en distanciel et par la levée des freins administratifs à la création d’établissements de formation. L’absence d’entreprises accueillantes ? Faciliter l’embauche d’apprentis par les groupements d’employeurs.