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Insertion : Un mariage WeTechCare et SFR pour créer le Déclic

Le point sur | publié le : 29.03.2021 | L. Z.

En novembre 2020, l’association WeTechCare a lancé avec la Fondation SFR une plateforme qui met en relation des jeunes ayant besoin de conseils sur leurs candidatures avec des salariés d’entreprises volontaires.

Le mentorat ? « Cela ne parle qu’à des jeunes diplômés, s’exclame Jean Deydier, fondateur et directeur de WeTechCare. Pour les autres, c’est très abstrait… » Ce qui ne veut pas dire qu’il ne faut pas le faire ! « Le soutien des jeunes en fragilité sur l’emploi est le sujet social numéro un à prendre en compte si l’on veut donner une chance à notre société demain. » Déjà impliquée dans l’inclusion via le numérique depuis sa création en 2015 – grâce à sa plateforme pédagogique Les bons clics, 800 000 personnes se sont ainsi familiarisées avec le numérique – la start-up sociale WeTechCare a initié Clicnjob, une solution inspirée des plateformes de jeux, à base de quizz et de vidéos, pour donner envie d’apprendre aux jeunes en insertion professionnelle. Et enfin, pour dédramatiser la recherche d’emploi, elle a lancé, avec la Fondation SFR, un nouveau concept, l’e-mentorat, en novembre 2020.

Ce projet, le Déclic, est soutenu par Sarah El Haïry, secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale et des Sports, chargée de la Jeunesse et de l’Engagement, et Thibaut Guilluy, haut-commissaire à l’Emploi et à l’Engagement des entreprises au sein du ministère du Travail, de l’Emploi et de l’Insertion. « Les jeunes n’aiment pas aller dans des lieux physiques comme des guichets d’organismes spécialisés pour demander de l’aide lorsqu’ils cherchent un emploi », explique Jean Deydier. Selon une étude de la Dares parue en février 2020, parmi les 963 000 jeunes âgés de 16 à 25 ans qui étaient, en 2018, des NEET (Not in Education, Employment or Training, ni en étude, ni en emploi, ni en formation), 37 % n’avaient aucun contact avec des structures d’accompagnement vers l’emploi. Or ces jeunes non accompagnés craignent encore plus pour leur avenir depuis le début de la crise sanitaire. Il faut donc impérativement aller à leur rencontre. Et quoi de mieux que les réseaux sociaux dont ils sont friands pour ce faire ? Avec des publicités sur Instagram et Facebook, et bientôt sur TikTok, WeTechCare propose aux jeunes des outils leur permettant de générer un CV rédigé et présenté dans les règles de l’art.

E-bénévolat

La plateforme sert aussi de passerelle entre ces jeunes et des salariés d’entreprises. De l’e-mentorat d’un côté et de l’e-bénévolat de l’autre, en somme. Car, parmi les populations les plus fragilisées, il y a certes les jeunes qui peinent à trouver un emploi, « mais aussi les salariés qui, avec le télétravail, perdent progressivement le lien avec leur entreprise », argumente Jean Deydier. Selon une enquête de France Bénévolat (de 2018), 25 millions de personnes pourraient s’engager en tant que bénévoles. Un chiffre qui n’aurait cessé d’augmenter avec la crise. Et si les bonnes volontés ne passent pas à l’action, c’est essentiellement par manque de temps. Le Déclic leur offre la flexibilité nécessaire. Les salariés peuvent ainsi, quand ils veulent et d’où ils veulent, donner un coup de pouce à un jeune. Il suffit de s’inscrire sur la plateforme et de dire quand on sera disponible, le week-end, par exemple. Et un jeune peut prendre rendez-vous. Formés aussi bien aux problèmes des jeunes, et même à leur vocabulaire sur les réseaux sociaux, qu’aux façons de gérer certaines situations de frustration ou de colère de leur part, les mentors iront aussi plus loin avec eux. Au-delà d’une relecture de leur CV, de leur lettre de motivation et de conseils sur leurs candidatures en général, « ils iront chercher leurs soft skills et leur parleront des codes du monde du travail. On apprend des tas de choses à l’école, mais rarement comment se comporter en entreprise », précise le fondateur de WeTechCare.

Une première expérimentation réussie, qui a vu 600 jeunes accompagnés, 100 bénévoles engagés et 50 CV cocréés sur la plateforme, a permis de valider le potentiel de cet e-mentorat-e-bénévolat. Il sera donc déployé plus largement cette année. « Nous recueillons un grand intérêt dans les entreprises et nous allons également travailler sur la territorialité », précise Jean Deydier. D’ailleurs, ajoute-t-il, « les entreprises ne peuvent pas ignorer les jeunes. Ce serait irresponsable. Elles ne peuvent que se distinguer en faisant preuve de solidarité envers eux. En ce sens, elles ont un rôle social majeur à jouer ».

Auteur

  • L. Z.