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Égalité des chances : My Job Glasses, la plus grande plateforme de mise en relation

Le point sur | publié le : 29.03.2021 | L. Z.

La start-up My Job Glasses, lancée en 2015, a accompagné 100 000 jeunes l’an dernier. Sa plateforme, qui leur permet de prendre contact avec différents professionnels pour en savoir plus sur le quotidien de leur métier, les aide à peaufiner leur projet.

Émilie Korchia, qui a fondé My Job Glasses en 2015 avec Frédéric Voyer, s’était émue du fait que la start-up, qui met en relation des jeunes de 15 à 30 ans avec des professionnels, pour qu’ils leur racontent le quotidien au travail et les conseillent, ait été oubliée par le gouvernement lors du lancement de son initiative sur le mentorat des jeunes. L’erreur a été réparée et émilie Korchia reçue à l’Élysée. « Rien que l’an dernier, My Job Glasses a accompagné 100 000 jeunes, indique-t-elle. Si toutes les bonnes volontés se fédèrent, nous pouvons faire beaucoup plus que ce que propose le gouvernement. Nous pouvons tabler sur 500 000 jeunes mentorés par an. »

Si Émilie Korchia et son coéquipier étaient heureux de leur début de carrière dans de grands groupes, ils notaient que nombre de leurs amis ou collègues n’avaient pas le même ressenti. « Souvent, le choix de carrière se fait par défaut », dit-elle. Pas étonnant dans ces conditions que, selon l’étude sur le premier emploi, que My Job Glasses a menée avec Ipsos l’an dernier, le choix du premier poste se fasse par hasard ou nécessité. Seuls 25 % des jeunes interrogés évoquaient la passion. Et 46 % d’entre eux, déçus, quittent leur premier emploi au bout d’un an…

Comment faire pour que les jeunes s’orientent mieux et choisissent un métier qui leur plaît ? Pour cela, il faut le connaître et pouvoir se projeter. Mais pourquoi attendre d’entrer dans le monde du travail pour se familiariser avec les avantages et les difficultés d’un métier ? My Job Glasses est née pour apporter une réponse à cette question. De même, la start-up voulait travailler à l’égalité des chances, en faisant en sorte que conseils et informations utiles ne soient pas réservés qu’à certains. « Les plus chanceux, ceux qui ont des parents ou des relations pouvant les guider, sont perdus, alors imaginez ceux qui n’ont rien de tout cela ! », s’exclame Émilie Korchia. À cela s’ajoute le fait que de nombreux étudiants décrochent dès leurs premiers pas à l’université. Un vrai gâchis et une perte d’argent.

Un besoin de lien social

My Job Glasses est ainsi devenue la plus grande plateforme de mise en relation mentors-mentorés en France. Quelque 52 000 mentors l’ont rejointe, à titre individuel ou à travers une initiative de leur employeur, privé ou public. Car si L’Oréal, Google France ou Engie, entre autres, fournissent des mentors, la Sécurité sociale, de même que les armées, le font également. « Nous avons fait une campagne d’information et de publicité avec JC Decaux dans plusieurs grandes villes, et récolté 4 000 nouveaux mentors. Nous abordons aussi les départements RH de grandes entreprises qui en parlent aux salariés », se félicite la startupeuse. Certains professionnels sont passionnés et conseillent jusqu’à 20 à 30 jeunes par mois. D’autant que le confinement et le chômage partiel ont accru leur disponibilité. « En face, les jeunes avaient également un besoin énorme de lien social, qui manquait en raison des contraintes liées à la pandémie. Nos conseillers ont pu y répondre », souligne-t-elle.

Sur le site, un jeune peut approcher plusieurs personnes, parfois dans une même profession, afin de recueillir des avis différents, ou dans des métiers divers, de façon à élargir son horizon. Émilie Korchia a de belles histoires à raconter. Comme celle d’une jeune femme, qui se voyait sans cesse refuser un stage. C’est finalement son mentor qui l’a accueillie dans son entreprise, alors que les RH avaient une fois de plus rejeté son CV. « La rencontre a été décisive, précise la cofondatrice de My Job Glasses. Le mentor avait vu, au-delà du CV, sa volonté. » Autre exemple des bienfaits du système de découverte des métiers par le biais de professionnels en poste, « la possibilité de dépasser les a priori ». Une autre jeune femme, qui ne se voyait pas du tout travailler dans le secteur du bâtiment, a finalement intégré un stage dans cette branche, conquise par la description de son conseiller. « C’est aussi une façon de drainer davantage de filles vers la tech ou des métiers techniques », précise Émilie Korchia. Pour les filles comme pour les garçons, en proposant de découvrir des métiers au jour le jour et de recevoir des conseils, la plateforme porte la promesse d’un avenir professionnel plus heureux. « Mais surtout, elle leur permet d’oser croire en eux », conclut Émilie Korchia.

Auteur

  • L. Z.