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Russie : L’économie souffre du manque de travailleurs migrants

L’actualité | Internationale | publié le : 29.03.2021 | Lys Zohin

Pendant des années, la Russie s’est appuyée sur des migrants, principalement issus des anciennes républiques soviétiques – Arménie, Ukraine, Belarus, Tadjikistan, Kyrgyzstan, Ouzbékistan… pour les tâches les plus difficiles et les moins bien payées, dans le bâtiment ou l’agriculture. Mais la pandémie a tout changé. À commencer par la mobilité. Certains migrants, repartis chez eux pour les fêtes de fin d’année, n’ont pas pu reprendre ensuite leur travail, du fait de la fermeture des frontières russes. Déjà, en mars 2020, près de 1,5 million de migrants travaillant dans la construction n’avait pas pu se rendre en Russie une fois les frontières fermées. Avant le début de la crise sanitaire, la Russie comptait environ 10 millions de travailleurs migrants et 70 millions de salariés russes, selon les estimations d’experts. L’argent qu’envoyaient ces travailleurs était essentiel pour les familles vivant dans les anciennes républiques. Aujourd’hui, les entreprises russes, qui ont sonné l’alarme sur la pénurie de main-d’œuvre auprès du gouvernement, doivent embaucher plus près de chez elles, à des salaires plus élevés. Dès janvier, Vladimir Poutine a demandé au gouvernement d’assouplir les règles régissant l’entrée sur le territoire. Mais les progrès sont lents. Malgré la simplification dans la procédure, seuls 14 000 migrants environ ont réussi à rejoindre les chantiers de construction russes en janvier et février de cette année. Autre solution pour les entreprises : améliorer les salaires et les conditions de travail pour attirer de nouveau des migrants. « Les salaires ont augmenté de 20 % à 100 %, selon le secteur », se félicite Vadim Kozhenov, le président de la Fédération des migrants de Russie. Il a également noté qu’il y a moins d’abus de la part des sociétés russes, réputées pour leur mépris envers les migrants. Mais certains experts se demandent si cette nouvelle attitude, plus bienveillante, perdurera une fois les frontières rouvertes… D’autres soulignent le fait que le nombre de migrants n’a cessé de décroître depuis 2015, en raison de la faiblesse de l’économie russe et du rouble. « À long terme, la Russie risque d’avoir une crise de main-d’œuvre majeure, ajoute le démographe Yury Krupnov, cité dans la presse, les migrants se tournant de plus en plus vers l’Europe, la Turquie ou l’Iran pour chercher du travail. »

Auteur

  • Lys Zohin