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Politique économique : Le gouvernement en mode sortie de crise

L’actualité | publié le : 22.03.2021 | Benjamin d’Alguerre

Instauration d’une nouvelle prime « Macron », désengagement en douceur des aides à l’embauche, fixation d’un agenda de concertations… la sortie de crise était au programme de la conférence du dialogue social du 15 mars.

L’exécutif s’est bien projeté dans l’après-crise. La conférence de dialogue social du 15 mars a balisé le terrain d’un nouveau « monde d’après ». Le gouvernement a annoncé aux partenaires sociaux et aux représentants des régions son intention d’abandonner progressivement les aides d’urgence dont bénéficient les entreprises depuis le premier confinement de mars 2020. Selon Bercy, le soutien financier de l’État à l’activité économique a permis de sérieusement limiter la casse avec « seulement » 320 000 destructions d’emplois là où les prévisions initiales en prophétisaient près d’un million. Mais le « quoi qu’il en coûte » a un prix : 18 milliards d’euros pour le fonds de solidarité pour les entreprises, 28 milliards d’euros pour l’activité partielle, 4 milliards d’euros d’exonérations de charges, 135 milliards d’euros de prêts garantis par l’État pour le bénéfice de 650 000 entreprises… et dans la perspective d’une reprise dès 2021 marquée par une croissance forte (6 % en 2021), l’exécutif a décidé de fermer progressivement le robinet.

Toutefois, le désengagement sera mesuré et étalé dans le temps. Les aides à l’embauche des jeunes déployées dans le cadre du plan « 1jeune1solution » (4 000 euros pour un jeune de moins de 26 ans) seront maintenues jusqu’au 31 mai avant d’être recentrées sur les salaires inférieurs à 1,6 Smic. Maintien à l’identique également des aides à l’embauche d’alternants (apprentis ou contrats de professionnalisation). Le versement de 5 000 euros pour tout recrutement d’un alternant mineur et de 8 000 euros pour un majeur sera poursuivi afin de ne pas briser la dynamique enregistrée depuis 2019.

Prime macron

Autre annonce, les employeurs seront autorisés à verser une nouvelle prime désocialisée et défiscalisée pour donner un coup de pouce au pouvoir d’achat. Pouvant monter jusqu’à 1 000 euros, cette prime pourra être doublée pour les entreprises ayant conclu un accord d’intéressement avant la fin de l’année ou celles engagées dans une négociation de valorisation des métiers.

Agenda

Enfin, Matignon a tenu compte de la décision des partenaires sociaux de se doter d’un agenda autonome. Plusieurs concertations devraient ainsi s’engager en avril : l’une sur le pilotage de l’assurance chômage, une autre sur la correction des angles morts de la réforme de la formation professionnelle de 2018. Il pourrait y être question de développer la VAE, mais aussi de réformer la gouvernance de France Compétences, ou encore de mettre en place un fonds particulier de financement de la formation pour les entreprises de 50 à 300 salariés « oubliées » de la loi Pénicaud. D’autres discussions relatives au partage de la valeur sont aussi prévues à l’agenda ainsi qu’une concertation générale sur la sortie de crise.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre