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Sur le terrain

Recrutement : L’onboarding, une démarche stratégique pour Kiloutou

Sur le terrain | publié le : 14.03.2021 | Lys Zohin

Dans un secteur en pénurie de main-d’œuvre, une bonne intégration est souvent gage de rétention des talents.

Alors qu’en 2020, Kiloutou a embauché plus de 300 personnes, la société de location de matériel espère faire encore mieux en 2021. « Le groupe est en pleine croissance et même si le court terme nous laisse dans l’incertitude, nos besoins en recrutement restent élevés », souligne Benoît Pacceu, directeur du développement RH du Groupe Kiloutou, fondé en 1980 par Franky Mulliez. Mais dans un secteur qui souffre de pénurie de main-d’œuvre, recruter ne suffit pas, il faut également fidéliser les salariés. Car un recrutement et une formation coûtent cher. Le groupe, qui est présent dans quatre autres pays que la France (Italie, Espagne, Allemagne, Pologne), compte aujourd’hui quelque 6 000 collaborateurs, dont près de 5 000 basés dans l’Hexagone. « Il faut à peu près un an pour former un conseiller technico-commercial, par exemple, précise le directeur du développement RH. Il existe plus de 1 000 références de matériel à connaître et à maîtriser. » Par ailleurs, poursuit-il, « nous avions un problème de turnover élevé, puisqu’il dépassait les 20 % il y a plus de dix ans. Nous avions réussi à le faire descendre en dessous de 15 % dans les années suivantes – en créant notamment notre école de formation et d’intégration –, mais nous observions une mauvaise inflexion de la courbe sur 2018 et 2019 ». C’est pour lutter contre ce phénomène – qui prenait souvent la forme d’un départ au cours des premiers mois de présence dans l’entreprise – que la direction des ressources humaines a lancé, il y a un an, un programme d’onboarding complet visant à faciliter l’intégration métier, mais aussi l’intégration culturelle des nouvelles recrues, sur un parcours allant de quatre à huit semaines.

Plan d’intégration

Dès que le contrat est signé, les nouveaux venus et les managers sont accompagnés, via l’outil HeyTeam – une plateforme digitale spécialisée dans l’onboarding. « Tout l’intérêt de cette plateforme est de montrer aux nouvelles recrues qu’elles comptent pour nous avant même de nous avoir rejoints », déclare Benoît Pacceu, qui mise aussi sur la culture d’entreprise pour séduire et fidéliser les collaborateurs. Mot de bienvenue du président, informations sur les projets de l’entreprise, organigrammes, puis prises de rendez-vous avec le manager et les équipes : ce préboarding permet de développer immédiatement le sentiment d’appartenance et de créer les liens entre la jeune recrue et sa future équipe.

Ensuite, le nouvel équipier entre dans un plan d’intégration complet qui court sur quatre à huit semaines : tutorat, e-learning, école de formation et apprentissage avec les pairs sont prévus pour lui permettre de se sentir à l’aise et rapidement compétent. La plateforme HeyTeam permet en parallèle au manager de suivre l’avancement de son nouvel équipier dans son apprentissage. Ainsi, des points hebdomadaires sont intégrés dans les agendas jusqu’au débrief de fin de période d’essai. Et la plateforme accompagne le manager jusqu’à la fin de la première année d’exercice.

Des résultats encourageants

La crise sanitaire n’a rien changé au processus d’onboarding, même si les rendez-vous peuvent se faire, suivant le métier, en distanciel plutôt qu’en présentiel. De même, le traditionnel petit-déjeuner avec l’équipe et le déjeuner avec le manager devront attendre la fin de la crise sanitaire…

Les efforts mis en place par la société portent déjà leurs fruits. Non seulement 80 % des « onboardés » se sont dits satisfaits de la façon dont ils ont été intégrés, selon une récente enquête menée par les RH, mais les managers aussi, puisque la plateforme leur sert de « pense-bête ». « L’appropriation s’est également trouvée particulièrement facilitée du fait que la construction de ce programme d’onboarding a été réalisée de manière collaborative, avec des ateliers de brainstorming réunissant les managers. C’est beaucoup plus simple pour faire adhérer », précise Benoît Pacceu. « D’autant que les managers ont vite compris qu’in fine, les efforts consentis pour mieux accueillir les nouvelles recrues leur faisaient gagner du temps », ajoute-t-il.

D’ailleurs, l’indicateur du turnover commence à bouger. « Il a baissé de deux ou trois points ces derniers mois, mais il est encore difficile de déterminer si c’est l’effet onboarding ou l’effet Covid », précise Benoît Pacceu. De fait, la crise sanitaire et économique tend à rendre les salariés frileux, et ils restent plus facilement en poste, du moins pour le moment.

Auteur

  • Lys Zohin