À la campagne, les espaces de coworking et les tiers-lieux se sont multipliés au cours des cinq dernières années, observe la sociologue Aurore Flipo dans la revue Études rurales. Ces espaces situés en dehors des agglomérations représentent 42 % de l’ensemble des sites français et jusqu’à 70 % dans certaines régions. Ils offrent aux actifs ruraux des réseaux locaux à la fois professionnels et de sociabilité. Beaucoup ont commencé par télétravailler, avant de passer au coworking pour mieux séparer la vie familiale de la vie professionnelle. Comme dans les centres-villes, ces coworkers sont très diplômés : dans la région Auvergne-Rhône-Alpes, 94 % d’entre eux sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur. On retrouve une part importante des professions dites « créatives » (photographes, graphistes) et des métiers liés à l’informatique (développeurs web, programmateurs, community managers), mais aussi au conseil (consultants, coachs). Concernant les statuts, « on observe une part importante d’entrepreneurs (46 %), mais une majorité de salariés (53 %), ce qui constitue une particularité des espaces ruraux » par rapport aux agglomérations, où la proportion est inversée.