Geodis a beau être dirigée depuis 2012 par Marie-Christine Lombard, les femmes ne sont encore que 18 % aux postes de direction actuellement, contre 13 % en 2017… « Nous nous sommes dit que si nous pouvions augmenter la représentation des femmes à des postes de direction de 5 % en trois ans, comme nous l’avons fait, nous pouvions sans doute faire plus, relève Mario Ceccon, directeur des ressources humaines du groupe. D’autant que nous avons la volonté d’accroître l’inclusivité de façon générale. » La société spécialisée dans le transport et la logistique a annoncé, en décembre 2020, à l’occasion du sommet annuel du Geodis Women Network (GWN), le réseau de femmes du groupe, son ambition de faire passer la proportion de femmes à des postes de direction à 25 % en 2023.

Geodis a défini cinq priorités, qui vont de la prise de conscience de tous sur le sujet – à travers divers évènements – à la mise en place de programmes de mentoring, de coaching et de formation des femmes, afin de constituer un vivier. L’entreprise se donne pour objectif l’obtention du label international Gender Equality European and International Standard (GEEIS), qui permet de disposer d’outils de pilotage de la politique d’égalité femmes-hommes. « Notre démarche s’effectuera par pays, en commençant par la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et l’Italie, dès 2021, suivis, en 2022, du Canada, du Mexique, des Pays-Bas et de l’Australie. Et enfin en 2023, du Maroc, des États-Unis, de la Pologne et de Singapour », détaille Mario Ceccon. Geodis cherche à développer le recrutement féminin, sans oublier la détection puis l’harmonisation d’éventuels écarts de rémunération. Et si le groupe a obtenu la note de 81 lors du dernier calcul de l’index égalité hommes-femmes (au niveau de l’entité siège), il estime qu’il peut faire plus. « Sur l’ensemble des collaborateurs, la proportion de femmes est de 40 %, ce qui signifie que nous pouvons avoir le vivier nécessaire à une évolution de carrière des femmes vers des postes de direction », explique Gerri Commodore, membre du GWN et Senior vice president new business implementation pour les Amériques. En France, Geodis fait appel, pour la formation au leadership des femmes, au programme international et interentreprises Eve, développé à l’origine à l’initiative de Danone. Enfin, en ce qui concerne la gestion RH, partout dans le monde « nous nous assurons de la conscientisation des équipes RH en matière de promotion des femmes, de même que Geodis exige, de la part des recruteurs, des listes équilibrées d’hommes et de femmes pour les candidatures », précise Mario Ceccon.

« Nos motivations sont multiples, poursuit le DRH. Au-delà d’une approche inclusive et éthique, Geodis cherche également à se différencier aussi bien en termes d’image que de rétention des talents et de performance économique. Mais, plus que cela, Geodis se veut pionnière et souhaite déconstruire l’image d’une industrie essentiellement masculine et attirer pour ce faire davantage de femmes. » Et quoi de mieux, pour susciter des vocations, que de mettre en avant des rôles modèles ?
 « Nous agissons également en amont, indique Mario Ceccon. En marrainant des jeunes filles, notamment via Capital Filles, en France, une association créée en 2012 à l’initiative d’Orange, en partenariat avec les ministères de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur. » En outre, en aval, Geodis est également impliquée, depuis cette année, aux côtés de l’association Force Femmes, qui agit pour l’emploi et l’entrepreneuriat des femmes de plus de 45 ans. Ailleurs dans le monde, en particulier aux États-Unis, la société fait de même avec des programmes locaux.

Aiguillonnée par le GWN, la direction va par ailleurs octroyer un congé maternité payé. « Dans 14 des pays où nous avons des activités, dont les États-Unis, cet avantage n’est pas inclus dans la législation », souligne Mario Ceccon. Geodis réfléchit également à un congé paternité pour les pays où aucune loi n’est en place. Attirer de nouveaux talents grâce à une culture d’entreprise qui fait la part belle aux femmes est de toute façon un must pour les sociétés de transport. Leurs activités sont en effet en plein développement, en raison de l’essor de l’e-commerce lié à la crise sanitaire. Ainsi, aux États-Unis, Geodis, qui compte 13 000 collaborateurs, a doublé ses effectifs entre octobre et décembre 2020 en réponse à la hausse d’activité de fin d’année.