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« Les influenceurs des réseaux sociaux possèdent des mad skills »

Le point sur | publié le : 01.03.2021 | Lucie Tanneau

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« Les influenceurs des réseaux sociaux possèdent des mad skills »

Crédit photo Lucie Tanneau

Pour Sandrine L’Herminier, conseillère RSE (Positiv Impact) et auteur de Tu seras un manager responsable, mon fils ! (éditions Yves Michel), les recruteurs restent encore éloignés des mad skills. Pourtant, la recherche de ces profils leur apporterait beaucoup, notamment du côté des influenceurs, des jeunes qui n’ont souvent pas l’âge des grandes écoles, mais qui révolutionnent les manières de communiquer, de cibler des clients ou de développer des marques.

Les mad skills séduisent-elles vraiment les entreprises ?

Assez peu. Les recruteurs ne prennent pas beaucoup de risques et étudient toujours le CV : en France, la partie « écoles et formations » nous colle aux basques ! Les exceptions sont peut-être les start-up. Sinon, les recruteurs se tournent vers les candidats qui ont les hard skills attendues, un peu de soft skills, mais restent très conventionnels. En tout cas, il est rare de donner sa chance au candidat atypique.

Chez quels profils les recruteurs trouveraient-ils aujourd’hui des mad skills utiles à leur développement ?

Chez les jeunes qui sont sur les réseaux sociaux, ceux qui créent de la valeur sur Instagram ou WhatsApp. La population d’influenceurs est très intéressante : elle attirera peut-être demain les recruteurs. Ce sont parfois des lycéens qui publient sur TikTok, et ça ce sont des mad skills ! Les entreprises qui ont de la jugeote doivent s’intéresser à ces jeunes, qui ont pour la plupart entre 18 et 22 ans…

Dans quel but ?

Ils savent gérer les réseaux, faire du marketing en ligne, trouver de nouveaux clients, développer des produits… Je pense que les pépites de demain ne sont pas les anciens sportifs, mais bien les influenceurs. Ils peuvent apporter de nouvelles méthodes dans la communication, mais pas seulement. En marketing, en vente mais aussi en R&D, ils vont aider les entreprises à innover, que ce soit dans la mode ou la beauté déjà très présentes sur Internet, mais aussi dans l’industrie ou l’alimentation qui ont besoin de trouver de nouvelles cibles, clients potentiels. Auchan a par exemple fait exploser ses ventes pendant le confinement grâce au digital. L’enseigne va devoir attirer les jeunes de la génération Z et les inciter à acheter ses produits. L’industrie et la construction ont aussi besoin de cette population pour évoluer.

Est-ce un enjeu de diversité pour le monde du travail ?

Les mad skills visent plutôt à penser le client différemment en partant de l’expérience du digital native. Pour cela, le DRH doit les recruter, les fidéliser et leur offrir des perspectives dans le digital. La RSE et le digital sont les deux mamelles de l’entreprise aujourd’hui.

Où les DRH peuvent-ils trouver ces pépites de demain ?

Sur les réseaux sociaux, on les repère facilement, il y a des agences spécialisées dans le secteur et des outils de sourcing avec ce type de cible.

L’intérêt pour ces mad skills est-il voué à durer ?

Il est extrêmement faible pour l’instant, car les entreprises restent conventionnelles, mais un DRH visionnaire a tout intérêt à s’y intéresser pour que son entreprise soit agile, innovante et digitale, des valeurs qui sont et seront demain réellement importantes.

Auteur

  • Lucie Tanneau