La folie n’a, par définition, pas de limite. Mais le monde du travail en a. Rechercher des mad skills chez ses futurs collaborateurs, et les apprécier ensuite chez ses collègues, dépend donc d’une certaine mesure acceptable en collectivité. Quelqu’un qui a fait le tour du monde, baroudé et a appris ainsi à se débrouiller seul, à agir en autonomie et à réagir dans l’urgence à des situations inconnues pourra être une chance pour une entreprise. Son cousin qui a mangé des vers de terre dans une célèbre émission de télé n’attirera pas forcément de la même façon tous les chasseurs de têtes… « On va se limiter à quelque chose de légal, et de socialement acceptable », résume Noémie Cicurel. Un Zadiste a développé de multiples compétences dans son militantisme, mais tous les DRH ne seront pas enclins à l’embaucher. Se travestir est une manière d’être originale, que là aussi tous les DRH ne seront pas en mesure d’apprécier. Oser parler de ses compétences les plus folles dépend donc de la personne en face de soi, et de la manière de présenter l’aventure. « Ce n’est pas tant l’expérience qui compte que ce qu’en a retiré le candidat dans sa manière d’agir aujourd’hui », résume Charles Chantala.