Les atteintes à la santé mentale, qui n’ont cessé de croître ces derniers mois en raison des confinements et autres restrictions dues à la crise sanitaire, ont coûté l’équivalent de près de 16 milliards d’euros aux entreprises britanniques, selon une étude de Westfield Health réalisée auprès de 1 600 salariés et employeurs. Les coûts sur 2020 sont en augmentation de 1,5 milliard d’euros par rapport à 2019. Les absences pour raison de santé mentale ont ainsi augmenté de 10 % l’an dernier. En moyenne, les salariés ont pris 3,19 jours de congé pour des problèmes liés à leur santé mentale en 2020, contre 2,9 jours en 2019. En plus de l’absentéisme, l’enquête révèle que, même en étant au travail, les salariés ont estimé, pour 36 % d’entre eux, que leur productivité avait été négativement affectée par leur situation, en télétravail notamment. Et 76 % ont déclaré avoir le sentiment que leur productivité avait stagné l’an dernier. De quoi peser un peu plus sur les comptes des entreprises. Mais les employeurs semblent conscients des difficultés que connaissent leurs salariés. En effet, selon la même étude, 81 % des entreprises sondées déclarent avoir mis l’accent sur le bien-être au travail comme jamais auparavant. En conséquence, les montants dépensés pour améliorer le bien-être des collaborateurs ont augmenté de 34 % sur l’année 2020. Et Westfield Health prévoit une continuité de cette dynamique sur les cinq ans qui viennent, au moins pour la moitié des sociétés, selon leurs réponses à l’étude. « Il semble qu’il y ait une ouverture d’esprit plus grande face aux problèmes de santé mentale, tabous il y a encore peu de temps, a estimé dans la presse Dave Capper, le PDG de Westfield Health. Et les entreprises prennent de plus en plus conscience du lien entre bien-être des collaborateurs et performance, en vue de la reprise économique. » Toutefois, les salariés interrogés estiment, pour 12 % d’entre eux, que leur employeur ne les a pas assez soutenus dans la période de confinement et de crise sanitaire. En outre, 22 % des salariés sondés déclarent être inquiets à l’idée de perdre leur emploi et 26 % sont de plus en plus mal à l’aise au travail.