L’Unédic continue à jouer son rôle d’amortisseur de crise en creusant son déficit. Selon son prévisionnel financier 2022 présenté le 24 février, le régime d’assurance chômage a terminé l’année 2020 avec un déficit de 17,4 milliards d’euros, dont la moitié imputable au financement de l’activité partielle et s’attend, dans un climat économique toujours dégradé marqué par la croissance du nombre de chômeurs arrivant en fin de droits, à achever 2021 et 2022 sur de nouveaux soldes négatifs. Respectivement de 10 milliards et 6,4 milliards d’euros. Selon les prévisions, le cumul de ces déficits porterait donc la dette de l’Unédic à 70,6 milliards d’euros fin 2022. Un chiffre gonflé là encore par le financement d’un tiers du chômage partiel sans lequel les pertes se seraient limitées à 55,1 milliards d’euros.
L’horizon n’est cependant pas si sombre sur le terrain de l’emploi. Avec des rebonds de croissance de 5,5 % et de 3,6 % attendus en 2021 et la destruction de « seulement » 360 500 emplois dans le secteur privé (selon l’Insee) au plus fort de la crise, le marché de l’emploi a démontré sa capacité de résilience et « montre l’effet protecteur sur l’emploi des mesures de soutien à l’économie en particulier de l’activité partielle », indique le bureau de l’Unédic.
En revanche, la situation n’est pas pour autant revenue au beau fixe. En 2021, l’Unédic fait l’hypothèse que les mesures de maintien de l’emploi devraient s’estomper dans le courant de l’année. La fin des aides et une conjoncture encore fragile entraîneraient la destruction de 230 000 emplois en 2021. Le nombre de chômeurs indemnisés serait ainsi d’environ 2,95 millions de personnes fin 2021. La situation commencerait à revenir à un début d’équilibre en 2022 où le nombre de demandeurs d’emploi indemnisés diminuerait de 125 000 grâce aux 210 000 créations d’emploi attendues, ce qui porterait le nombre de chômeurs indemnisés à environ 2,8 millions de personnes fin 2022. Le niveau de l’emploi reviendrait à son niveau de 2020 (19,4 millions).