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Sur le terrain

Formation : Saint-Gobain déploie la réalité virtuelle pour ses salariés

Sur le terrain | publié le : 22.02.2021 | Flora Peille

Montée en compétences des salariés, intégration des nouveaux collaborateurs… Depuis 2019, le leader français de la distribution de matériaux mise sur la réalité virtuelle pour optimiser l’intégration des informations qu’il diffuse.

Sai`nt-Gobain Distribution Bâtiment (SGBD) France a adopté la réalité virtuelle pour proposer à ses salariés des expériences d’immersions professionnelles. C’est à l’occasion de la refonte de la formation sur l’environnement juridique des chefs d’agence que ce projet a pris forme. « Nous souhaitions ajouter une nouvelle modalité digitale à cette formation », explique Ronan Bouchard, chargé du déploiement de la réalité virtuelle pour Saint-Gobain. Permettre aux collaborateurs en formation d’être transportés dans leur environnement professionnel, durant dix minutes, par le biais d’un casque et mener des échanges avec différents acteurs sur des problématiques concrètes sont les principaux atouts relevés par l’entreprise. « La formation devient alors bien plus impactante », estime Ronan Bouchard. « L’apprentissage est meilleur lorsqu’on vit une situation. Les modalités plus traditionnelles comme la simple présentation d’informations ne permettent pas d’appréhender aussi bien les messages que par ce canal qui marque les apprenants », précise Brendan Le Bihan, responsable des projets formation chez SGDB ; 150 collaborateurs ont bénéficié de cette première expérience depuis septembre 2019.

Un accompagnement vers l’autonomie

Pour s’approprier la technologie informatique, le leader français de la distribution de matériaux s’est fait accompagner par deux prestataires. Pour la conception pédagogique, Campus Pro, le centre de formation interne, a fait appel à Xos et, pour la création technique de l’expérience, le choix s’est porté sur Uptale. Ce dernier prestataire a accompagné l’ensemble du processus, de l’idée initiale du projet à la diffusion dans les casques via une plateforme disponible sur Internet. « Aujourd’hui, grâce à cela, nous sommes 100 % autonomes », indique le chargé de déploiement. Pour ce premier module, l’investissement a porté sur le produit livrable, l’accompagnement à la création de réalité virtuelle en autonomie, les casques de diffusion ainsi que la licence.

D’autres projets de formation utilisant la réalité virtuelle ont vite été identifiés. « Nous avons développé très rapidement un projet sur le thème de la sécurité », explique Ronan Bouchard. Car la montée en compétences n’est pas le seul atout ciblé par l’entreprise. Dès 2021, lors de la journée d’intégration réalisée dans les sièges régionaux, les nouveaux collaborateurs bénéficieront de la réalité virtuelle pour une sensibilisation à la sécurité. Un groupe de travail formé d’experts du suivi et de la sécurité, d’experts pédagogiques et du chargé de déploiement de la réalité virtuelle s’est constitué. Concrètement, les salariés se plongeront au sein d’une agence Point P et appréhenderont leur futur environnement. « Ils seront accueillis par le chef d’agence qui va les sensibiliser aux différents risques et règles à respecter comme le fait de se tenir à deux mètres des engins de circulation ou de prévenir les troubles musculo-squelettiques (TMS). La rencontre de vendeurs ou de magasiniers ainsi que des interactions avec des questions font aussi partie de l’immersion », explique Ronan Bouchard. L’objectif est de permettre au nouvel arrivant de se sentir à l’aise lorsqu’il sera en situation réelle.

Des programmes « sur-mesure »

Le gain de temps pour les chefs d’agence qui accueillent est significatif. Par ailleurs, l’homogénéité des informations dispensées et la prise de conscience d’un certain nombre d’éléments nouveaux permettent la détention rapide d’informations. « Car l’acteur qui se met face à nous pendant l’expérience adapte sa réponse à nos réactions », précise Ronan Bouchard. Les premiers retours des collaborateurs sont majoritairement positifs. Ils se disent agréablement surpris par l’intensité et la crédibilité de l’immersion. Au départ, certaines réticences quant à l’efficacité des programmes ont pu s’exprimer, mais en testant, les collaborateurs adhèrent au contenu « sur mesure ». Autre point de vigilance : la capacité des apprenants à supporter le casque. « Pour les personnes qui ont des troubles de type photosensible, c’est contraignant. Mais souvent, ils le savent et nous leur proposons de suivre l’expérience sur un autre support », explique Brendan Le Bihan. Après la réalité virtuelle, SGBD envisage désormais de se frotter à l’intelligence artificielle.

Auteur

  • Flora Peille