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Billet

L’art du compromis

Billet | publié le : 01.02.2021 | Jean-Paul Coulange

Quelque six mille entreprises – dont une majorité de TPE – et une quarantaine de branches professionnelles se sont emparées du nouveau dispositif d’activité partielle de longue durée (APLD). Un bouclier anti-crise qui apparaît comme du gagnant-gagnant : pour les salariés qui conservent leur emploi, continuent à travailler à temps partiel et perçoivent l’essentiel de leur salaire, pour l’entreprise qui préserve l’emploi et les compétences, pour l’État qui minimise la facture du chômage pour la collectivité. Comme l’APLD passe par un accord avec les organisations syndicales, le dialogue social s’en trouve aussi ragaillardi. On pourra, certes, déplorer que l’innovation ne soit pas toujours au rendez-vous dans ces négociations. Que, dans les PME essentiellement, ce soit la partie patronale qui tienne le stylo. Que le volet formation soit souvent oublié. Mais la principale vertu de ces accords est d’éviter des milliers de licenciements, en particulier dans le secteur aéronautique, chez Safran, Airbus ou Daher. L’autre atout de ce dispositif est d’obliger les partenaires sociaux à s’entendre pour maintenir l’emploi. Alors que les procédures classiques de PSE s’apparentent à un long bras de fer, l’APLD initie direction et syndicats à l’art du compromis rapide. Un exercice trop peu fréquent pour que cela soit souligné.

Auteur

  • Jean-Paul Coulange