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RSE : Bank of America chouchoute ses salariés pendant la crise

Sur le terrain | publié le : 30.01.2021 | Caroline Crosdale

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RSE : Bank of America chouchoute ses salariés pendant la crise

Crédit photo Caroline Crosdale

La banque soutient ses 211 000 salariés en déployant de gros moyens pour faciliter notamment la garde de leurs enfants.

Jessica Cullen, responsable des relations clientèle à Bank of America, a deux filles, de trois et un ans. Au début de la pandémie, elle a « embauché » une éducatrice, à la garderie où elle les emmenait chaque matin avant la crise, qui s’occupe des enfants pendant qu’elle travaille. Dans le magazine Human Resource Executive, la jeune femme explique que les documents qu’elle a dû remplir pour se faire rembourser de ces frais par son employeur lui ont pris deux minutes seulement. Et elle se sent plus que jamais attachée à l’institution financière, dit-elle.

Dès le début de la crise sanitaire, Sheri Bronstein, la directrice des ressources humaines, a convaincu le PDG, Brian Moynihan, qu’il fallait être au plus près du personnel pendant l’épreuve. Avec, notamment, la mise en œuvre d’un programme d’aide pour les enfants, reconduit tous les trois mois en fonction de l’évolution de l’épidémie. Janvier, février et mars 2021 sont déjà couverts. La banque s’est ainsi engagée à verser aux équipes de 75 à 100 dollars par jour pour les enfants et les personnes âgées à charge. Qu’ils travaillent au bureau ou chez eux, les parents n’ont plus à s’inquiéter de la gestion de leur progéniture jusqu’à 12 ans. Et si ce sont des enfants handicapés, la limite d’âge a été fixée à 21 ans.

Soutien aux familles

Les collaborateurs de Bank of America peuvent recruter une voisine, une institutrice ou simplement s’appuyer sur les outils mis à disposition par le groupe bancaire. Ils ont ainsi accès à des services de garde classiques et des « hubs » d’éducation. Quand les écoles américaines ont fermé, des familles se sont en effet réunies pour maintenir de petites classes avec un enseignant. Bank of America s’est associée à Bright Horizons, un organisme qui facilite la mise en place de ces « hubs ». La banque s’est aussi rapprochée de la Khan Academy, qui propose des tuteurs en ligne. Elle a également lancé une plateforme pour les parents afin de fournir des informations sur les garderies, l’éducation virtuelle et d’éventuels contacts avec d’autres familles.

Ce soutien n’a rien d’évident aux États-Unis, car les entreprises ne se sentent habituellement pas responsables de la vie de leurs salariés en dehors du bureau. Et la pandémie n’a pas bouleversé cette philosophie. Selon un sondage réalisé en août dernier par l’Institute for Corporate Productivity, seuls 9 % des employeurs ont offert une allocation pour la garde des enfants, 25 % une aide et 20 % un soutien en cas d’urgence.

Bank of America a fait beaucoup mieux. Dès le début de l’épidémie, elle s’est engagée à ne licencier aucun de ses 211 000 salariés en raison de la crise sanitaire. Elle a organisé le redéploiement de 10 000 personnes en six semaines au bureau ou chez elles. Celles qui ont dû malgré tout rester en poste dans les agences ont reçu chaque jour un repas, offert par la banque. Elles ont également reçu une prime de 400 dollars par mois et les heures supplémentaires ont été comptées doubles.

300 millions de dollars dépensés

Dans le premier rapport sur la gestion du capital humain, Sheri Bronstein met en avant les Life Event Services – autrement dit, les services en charge des événements de la vie. Ils existaient déjà avant l’épidémie, mais la Covid-19 leur a donné davantage de poids. Les 80 personnes de ces services ont vu arriver des renforts des ressources humaines qui se trouvaient tout à coup peu occupées. Ces équipes sont maintenant fortes de 300 personnes, chargées entre autres de faciliter l’accès à des praticiens et des psychologues, en vue d’aider les salariés stressés.

Et l’aide aux familles est particulièrement soignée. « Si votre enfant de cinq ans court dans tous les sens, vous ne pouvez pas répondre au client ni être productif, estime la DRH. Il fallait aider nos salariés à traverser cette période difficile. » La banque n’a pas lésiné : 300 millions de dollars ont déjà été dépensés en 2020 pour financer trois millions de jours de garde d’enfants. Et elle s’attend à un million de gardes supplémentaires sur le seul premier trimestre 2021.

Ce programme a été particulièrement efficace pour les femmes. Deux tiers des bénéficiaires de l’aide aux enfants sont des femmes, en particulier du personnel de terrain, dans les centres d’appels et les agences, qui auraient, sans le coup de pouce du groupe, quitté leur travail pour s’occuper de leurs enfants à la maison.

La banque a ainsi évité la plupart de ces départs. Elle se flatte en outre de la féminisation des équipes. Le rapport sur le capital humain souligne d’ailleurs que 45 % des nouvelles embauches d’étudiants sont des femmes. Et les rangs des cadres supérieurs sont à 41 % féminins.

Auteur

  • Caroline Crosdale