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Sur le terrain

Insertion professionnelle : Randstad mise sur son réseau

Sur le terrain | publié le : 30.01.2021 | Flora Peille

Le groupe Randstad s’engage pour l’insertion professionnelle de 100 personnes éloignées de l’emploi. Lancé début novembre et baptisé « Une main tendue vers l’emploi », le dispositif s’appuie sur l’expertise de neuf associations partenaires.

Une main tendue vers l’emploi. C’est le nom de l’opération lancée en novembre dernier par le groupe Randstad. Son but ? Proposer des contrats de travail à 100 personnes éloignées de l’emploi avant fin janvier. Pour y parvenir, l’Institut Randstad, filiale du groupe créée en 2005 et dédiée aux actions d’insertion professionnelle, s’est appuyé sur un réseau de partenaires associatifs. Ces neuf associations (Belleville citoyenne, CoopConnexion, L’École de la 2e chance, Emmaüs Connect, Entourage, Halte Aide femmes battues, Le Refuge, La Table de Cana et Solidarités nouvelles face au chômage) soumettent à l’institut des candidatures de bénéficiaires qu’elles accompagnent. Les CV sont ensuite mis à la disposition des collaborateurs du groupe afin qu’ils les transmettent à leurs clients. Les accompagnants sociaux profitent ainsi de l’expertise métier de Randstad qui met les candidats en relation avec des entreprises pas toujours sensibilisées aux problématiques d’insertion des personnes éloignées de l’emploi.

« Tous les salariés peuvent participer, les chargés de recrutement ainsi que les collaborateurs sur des fonctions supports, car chacun peut parrainer un candidat, que ce soit par son réseau professionnel comme via son réseau personnel. C’est gratifiant pour les équipes. Cela est pensé comme un challenge commercial, mais il n’y a aucune contrepartie de l’entreprise », indique Ana de Boa Esperança, déléguée générale de l’Institut Randstad. Les conventions de partenariats signées avec les associations couvrent l’investissement estimé en moyenne à 12 000 euros par an. Pour les moyens humains, la déléguée générale et deux collaboratrices travaillent à temps plein sur le projet depuis six mois.

La mise en œuvre de ce dispositif, initiée avant la crise sanitaire et sociale en vue des quinze ans de l’institut, s’est accélérée en raison de l’aggravation de la précarité liée à la crise. « Depuis le début de la pandémie, je suis sollicitée quotidiennement par les associations qui insistent pour qu’on les soutienne, car la période actuelle creuse les inégalités », explique la déléguée générale de l’institut. La majorité des candidats sélectionnés par les associations, après des entretiens servant à identifier leurs compétences, sont à la recherche de métiers peu qualifiés, souvent dans des secteurs sinistrés par la crise tels que la vente ou la restauration.

Des expertises complémentaires

Pour Ana de Boa Esperança, l’opération Une main tendue vers l’emploi présente beaucoup d’avantages : « C’est un moyen de diversifier nos sources et de sensibiliser les services des ressources humaines au fait qu’on peut trouver des talents parmi des personnes n’ayant pas de diplômes et de parcours linéaires. » Randstad tient à ce que les entreprises qui les recrutent n’identifient pas immédiatement les candidats comme des personnes suivies par une association d’insertion, sauf si le collaborateur en agence le juge nécessaire. Début décembre, un mois après le début de l’opération, cinq candidats étaient déjà en poste. C’est le cas de Moofid Moussa, 22 ans, embauché en tant que commis de cuisine au sein d’une école parisienne. Accompagné depuis plusieurs mois par l’École de la 2e chance, il a bénéficié d’une formation et de stages dans le domaine culinaire. « L’agence Randstad m’a contacté, puis nous avons passé un entretien en présentiel. Le contrat qui m’a été proposé devait durer une journée et il se prolonge chaque semaine. Il s’agit d’un remplacement et je ne sais pas si ça va continuer », explique-t-il.

S’il n’est pas au courant de son intégration au sein du programme Une main tendue vers l’emploi, Moofid Moussa est ravi de cette expérience. « Ce qui m’anime, c’est le fait de travailler en équipe. Nous nous soutenons mutuellement et cela renforce la confiance en soi », confie-t-il. Compte tenu des profils, la durée des contrats est volontairement courte. « Des contrats à durée indéterminée (CDI) ou à durée déterminée (CDD) de six mois seraient prématurés. Pour les personnes éloignées de l’emploi, une mission d’un mois est déjà satisfaisante. Le travail temporaire est un vecteur d’inclusion important », assure Ana de Boa Esperança qui table sur l’assouplissement des contraintes sanitaires pour amener de nouveaux contrats, notamment dans les domaines de la logistique et du commerce.

Auteur

  • Flora Peille