En avril 2015, l’entreprise Léa Nature s’est engagée dans la lutte contre l’utilisation des sacs plastiques jetables. Dans son fief de La Rochelle, son président fondateur, Charles Kloboukoff, avait alors lancé une pétition pour supprimer les sacs plastiques à usage unique distribués dans les commerces afin que ceux-ci ne finissent pas dans les océans. Cette action avait suscité l’engouement des Rochelaises et des Rochelais. Une initiative réalisée un an pratiquement avant l’entrée en vigueur, en juillet 2016, de la loi interdisant les sacs plastiques jetables notamment dans les supermarchés. Dans le plan 2020-2022 de sa politique RSE, l’entreprise familiale a mis en avant deux autres engagements : la préservation des ressources de la planète et la limitation de l’impact de l’activité humaine sur le climat.

Depuis 2012, la réduction du plastique d’origine fossile dans les emballages est une priorité pour ce fabricant de produits naturels et biologiques dans le domaine de l’alimentation, de la santé, de la cosmétique et de la maison. « C’est une vraie volonté de notre part, confie Philippe Reutenauer, responsable de projets Emballages écologiques au sein de Léa Nature. Nous n’avons jamais eu de doute malgré la somme d’efforts considérables que cela impose. Mais c’est dans l’ADN de Léa Nature. » Pour concrétiser cette ambition, plusieurs actions de réduction, suppression ou substitution du plastique ont été mises en place. « Nos équipes R &D ont cherché une alternative au plastique fossile. Plusieurs s’offraient à nous. Nous avons fait des tests pour trouver le matériau qui pourrait convenir à nos besoins », poursuit Philippe Reutenauer. Parmi les diverses possibilités, c’est le film en cellulose de bois qui a été retenu pour remplacer le plastique pétrochimique après « deux ans de recherche et dix essais industriels », précise Léa Nature. Ce choix a entraîné une réduction de l’utilisation du plastique fossile de 50 % en poids dans les emballages alimentaires entre 2016 et fin 2020. Soit l’équivalent de 160 tonnes de plastique fossile supprimées. L’entreprise souligne que « le bois, issu de forêts gérées durablement, est une ressource renouvelable, captatrice du CO2 de l’atmosphère. Transformé en film protecteur, il est 100 % compostable. C’est une prouesse technologique compte tenu des contraintes réglementaires, de qualité, de conservation et de fabrication ». Ainsi, tous les éléments de certains de ses produits (boîtes de thé, infusion) sont entièrement recyclables ou compostables.

Pour respecter ces enjeux fondamentaux pour l’entreprise indépendante, certains produits phares ont même été sacrifiés comme les gourdes (– 4,5 tonnes de plastique/an) ou coupelles pour dessert (– 15 tonnes/an). « Arrêter certains produits est un acte militant fort, reconnaît Philippe Reutenauer. C’est se couper d’un marché important. Mais ne pas y renoncer entraîne un sentiment de culpabilité. » Désormais, ces emballages plastiques ont été remplacés par des contenants en verre (– 11 tonnes de plastique/an), du polyéthylène végétal (– 40 tonnes/an) ou par des capsules métalliques pour les pâtes à tartiner (– 27 tonnes/an). Les plastiques encore présents dans l’emballage des produits ont vu leur épaisseur réduite (– 6 tonnes/an).

Cette politique RSE a suscité l’adhésion des salariés de Léa Nature (780 équivalents plein-temps). « Nos collaborateurs y sont très sensibles. Lorsqu’ils nous rejoignent, les postulants connaissent nos engagements envers la planète. Cette montée en puissance de notre politique montre davantage encore la vision de l’entreprise », souligne Philippe Reutenauer. Une vision dans laquelle Léa Nature embarque également ses fournisseurs d’emballages. « Nous travaillons de concert avec nos fournisseurs. Il s’agit pour nous de les convaincre, les encourager à faire des modifications et les inciter à innover dans leur domaine. C’est un véritable partenariat », indique Philippe Reutenauer. Léa Nature travaille actuellement sur d’autres projets, portée par l’engouement croissant des consommateurs pour les produits biologiques. Depuis 2007, l’entreprise participe au 1 % for the Planet et reverse 1 % de son chiffre d’affaires à des associations environnementales. En 2019, le groupe avait également mis en place le congé solidaire pour que ses collaborateurs participent à cet engagement pour l’environnement au sein d’ONG. La crise sanitaire a mis cette action entre parenthèses en 2020. Mais ce n’est que partie remise. Cinq salariés se sont déjà portés volontaires pour agir au plus près du terrain.