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Action sociale : Au Clos-Fleuri, des volontaires pour lutter contre l’isolement des personnes âgées

Le point sur | publié le : 18.01.2021 | Dominique Perez

Unis-Cité, acteur « historique » du dispositif, dispose d’agences sur tout le territoire et accompagne des missions qui respectent les engagements d’origine. Exemple avec Le Geste solidaire, dans un Ehpad de Loire-Atlantique.

Dylan Gobin, 18 ans, n’avait pas trouvé de patron pour effectuer son apprentissage en électricité, après un bac professionnel, pour cause de crise sanitaire. « J’avais une année de trou, et je me suis intéressé au service civique. Je ne savais pas vraiment quoi faire, mais l’univers des Ehpad m’intéressait, j’aime bien le secteur de l’animation, et je me suis souvent occupé de mes grands-parents… Et puis cela me permet de mettre de l’argent de côté pour plus tard. » À Donges, près de Saint-Nazaire, cela fait deux ans que l’Ehpad du Clos Fleuri accueille des jeunes comme Dylan en service civique pour une durée de huit mois, comme d’autres établissements de Loire-Atlantique. Ceci dans le cadre d’un programme intitulé Le Geste solidaire, lancé et financé par le département, pour lutter contre l’isolement des personnes âgées. Une promotion de 16 volontaires a été intégrée en octobre dernier dans le dispositif, dont 12 en Ehpad et deux au CCAS (Centre communal d’action sociale).

« La sélection des volontaires est réalisée par Unis-Cité, qui comprend sept coordinateurs pour accompagner l’ensemble des programmes que nous menons, précise Nicolas Leclercq, coordinateur d’équipes et de projets à Unis-Cité Nantes. Nous avons choisi d’intégrer les jeunes en binômes dans chacun des Ehpad. Il nous semblait qu’il serait difficile pour les établissements de bien accompagner plus de jeunes en même temps. » Parmi eux, deux mineurs, pour lesquels « c’est un premier pas dans le mode professionnel. » Objectif ? « surtout leur apporter un savoir-être, précise-t-il. Se sentir utile, trouver ou retrouver un rythme d’activité, travailler en équipe, prendre confiance en soi, gagner en maturité… » Depuis la création, « nous avons un peu moins de diplômés, et des personnes de plus en plus jeunes. »

Deux semaines d’intégration

La formation et la sensibilisation des encadrants des jeunes volontaires font partie des missions d’Unis-Cité, qui organise des rencontres avec les anciens tuteurs pour permettre des échanges de pratiques, rappeler les principes du service civique et éviter les tentations éventuelles de dérive. Après deux semaines d’intégration, les jeunes passent trois jours par semaine dans les établissements, et ont un jour de regroupement dans des ateliers organisés pour peaufiner leur projet d’avenir. Ceci en plus des rencontres individuelles trois fois par an et de la formation civique et citoyenne, obligatoire dans le parcours. « Nous les mettons également, en fonction de leurs projets, en lien avec les autres structures, comme les missions locales. » L’optique n’est pas pour les structures accueillantes un « prérecrutement ». « Ils viennent d’abord découvrir. Ce n’est pas forcément leur première porte d’entrée vers le monde du travail », précise Nicolas Leclercq. Dylan, qui poursuit, avec l’aide d’UnisCité, son projet initial d’apprentissage en électricité, en est un bon exemple. Son binôme, Clémentine Racat, âgée également de 18 ans et diplômée d’un bac STSS (sciences et technologies de la santé et du social), souhaitait avoir un temps pour réfléchir à son orientation. « J’avais déjà travaillé dans l’animation avec des enfants. J’avais besoin d’une année supplémentaire avant de choisir une formation. Je ne connaissais pas le secteur des personnes âgées. C’est pourquoi je me suis engagée. On a aussi l’occasion de découvrir les autres métiers, d’infirmière, d’aide-soignante… »

Pour Audrey Perraud, animatrice du Clos-Fleuri, ces jeunes sont un apport évident. « J’aime former et encadrer, et nous nous sommes saisis de l’occasion pour développer avec les jeunes volontaires les deux missions prévues par Le Geste solidaire : développer les liens sociaux des personnes les plus isolées au sein de l’établissement, qui ont besoin d’un relais pour aller vers les autres résidents, et favoriser les liens avec l’extérieur, comme la Maison des jeunes, pour ceux qui en ont le souhait. C’est une vraie réussite : ces jeunes apportent des idées nouvelles et font du bien à tout le monde… »

Des compétences pour la suite du parcours

Organiser l’insertion des volontaires dans la vie de l’établissement et un accompagnement dans les projets, et « valoriser les compétences qu’ils acquièrent pendant le service civique » font partie du quotidien de l’animatrice : « On débriefe après chaque activité », explique-t-elle. Pour Dylan, le résultat est plus que satisfaisant : « J’avais quelques craintes parce que j’étais timide, le fait d’être auprès des personnes âgées et les regroupements collectifs avec les autres jeunes m’ont beaucoup apporté et cela va me servir pour la suite. » Pour Clémentine, la prise directe avec le monde du travail est un plus évident. « C’est différent d’un stage. On est à plein temps dans l’action, on a des responsabilités, et la durée est assez longue pour qu’on ait le temps d’apprendre… »

Auteur

  • Dominique Perez