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Sur le terrain

Formation : Orange crée son centre de formation d’apprentis

Sur le terrain | publié le : 11.01.2021 | Irène Lopez

Le CFA Orange accompagne, depuis le mois d’octobre 2020, plus de 80 jeunes en formation initiale ou en réorientation professionnelle vers les métiers de la cybersécurité, du cloud, du service client et de la data. Un vivier pour la DRH du groupe.

« C’est une petite machine dans la grande », souligne Élisabeth Fonteix, directrice du Learning &Development au sein de la DRH du groupe Orange, en parlant du CFA nouvellement créé au sein du groupe. Nous accueillons pour cette première année 80 jeunes. Nous préférons commencer modestement mais il est important de bien faire les choses. » Selon Christophe Chollet, directeur adjoint du CFA, la création du centre de formation d’apprentis (CFA) a été mûrement réfléchie. C’est la loi pour la liberté de choisir son avenir professionnel du 5 septembre 2018 qui a servi de déclic. « Elle a aiguisé notre curiosité », précise Élisabeth Fonteix. La loi a, en effet, libéré l’offre de formation en apprentissage et ouvert la possibilité aux entreprises de lancer leur propre centre de formation d’apprentis, amplifiant ainsi l’offre de formation. Pour Orange, le guide CFA d’entreprise de l’Afipa (en téléchargement libre) s’est avéré être un outil précieux pour mener à bien le projet.

Des métiers émergents sans offre de CFA

Acteur historique de l’alternance avec près de 5 000 alternants en France, Orange entretient des relations avec plus de 300 centres de formation d’apprentis partenaires. Pourquoi en créer un nouveau ? « Tout simplement parce qu’il existe des métiers émergents pour lesquels il n’y avait pas d’offre de CFA, comme les data analystes, les ingénieurs en cyber-sécurité ou encore les spécialistes du cloud », indique Élisabeth Fonteix, qui compte bien se servir du CFA comme d’un « vivier ».

Orange n’étant pas un organisme de formation, ce CFA est « hors les murs », autrement dit : toutes les formations en apprentissage sont réalisées par des unités de formation partenaires, sous convention. Le programme est donc coconstruit par les équipes d’Orange et des partenaires tels que le Cnam ou l’Afdas. Concrètement, les formations certifiées au RNCP (répertoire national des certifications professionnelles) constituent un tronc commun d’enseignement. Sont ensuite ajoutés des ateliers conçus par les équipes d’Orange ou des experts. Cinq parcours de formation, d’une durée de 12 à 24 mois, préparent les jeunes aux métiers de la cybersécurité, du cloud, du service client et de la data.

Orange a déjà reçu 2 500 candidatures pour son nouveau centre de formation. Le dossier exigé permet de vérifier certains prérequis en termes de diplômes et des entretiens basés sur la motivation ont départagé les candidats. « Les profils sont très variés, commente Christophe Chollet. Il y a des jeunes attirés par les métiers du numérique et des personnes plus âgées en pleine reconversion professionnelle. C’est le cas d’un enseignant qui a trouvé une nouvelle orientation ou une personne qui travaillait auparavant dans un service de comptabilité. » Si les profils varient pour se former au métier de data analyste, ceux qui se destinent au cloud et à la cyber-sécurité possèdent déjà un diplôme en informatique. En outre, plus les enseignements sont techniques, moins il y a de femmes (10 % contre 27 % au total au sein du CFA).

Des coûts limités

Les avantages de ce CFA hors les murs sont nombreux. « Le premier est que nous nous affranchissons du modèle classique d’une semaine en entreprise et une semaine en cours », explique le directeur adjoint. Les apprentis sont en entreprise dans toute la France, à Rennes, à Toulouse… et ils y restent. Les cours sont délivrés en distanciel. L’immersion sur le lieu de travail est alors totale pour les apprenants et les interactions sont constantes entre théorie et pratique.

Le deuxième avantage est la flexibilité et la souplesse. La direction peut ouvrir une session et recruter à n’importe quel moment. Le troisième est le parcours mixte. Alternants et salariés d’Orange vont pouvoir apprendre en même temps. Élisabeth Fonteix mise sur les bénéfices de groupes intergénérationnels. Enfin, le dernier atout est d’ordre pécuniaire. « Un CFA hors les murs limite les coûts car il n’y a pas besoin d’un bâtiment dédié », se félicite Christophe Chollet. L’objectif affiché est d’atteindre l’équilibre financier, les coûts contrats (en fonction du nombre d’apprenants) devant couvrir l’ensemble des dépenses. Pour autant, le CFA ne se présente pas comme l’école d’Orange ? « Nous ne sommes pas repliés sur nous-mêmes. Il s’agit d’une nouvelle manière d’apprendre avec une forte touche d’Orange », conclut Élisabeth Fonteix.

Auteur

  • Irène Lopez