Interrompu depuis le mois de mars, en raison de la pandémie de Covid-19, le débat sur les retraites devrait bientôt reprendre son cours. Et, par là même, relancer la polémique autour des départs anticipés pour carrières longues. Un dispositif qui a le vent en poupe, puisqu’il concerne actuellement un départ en retraite sur deux, mais qui a un coût. Pas moins de 6 milliards d’euros. Une somme qui ne fait que grever le déficit déjà abyssal du système de retraite par répartition estimé, pour l’année 2020, à 23,5 milliards d’euros ! C’est un fait, il faudra travailler plus longtemps pour rétablir l’équilibre de notre système de retraite. Mais il faudra aussi que les entreprises françaises changent de regard sur les seniors, qu’elles misent sur la formation tout au long de la vie et adoptent une approche préventive de la pénibilité pour maintenir leurs salariés les plus âgés en emploi le plus longtemps possible. Or dans ce domaine, la France est à la traîne et accuse un écart de 6 points par rapport à ses homologues de l’Union européenne. Car si le taux d’activité des 55-64 ans a certes progressé depuis dix ans, à peine plus d’un sur deux est aujourd’hui en emploi…