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Sur le terrain

Risques psychosociaux : Rogers Communications soigne la santé mentale de ses salariés

Sur le terrain | publié le : 21.12.2020 | Ludovic Hirtzmann

Au Canada comme ailleurs, la pandémie de coronavirus affecte la santé mentale des salariés. L’opérateur de télécommunications a mis en place des programmes de soutien psychologique pour maintenir à flot ses collaborateurs.

Au Canada, toutes les récentes études sur la santé mentale des travailleurs démontrent une dégradation de leur état : anxiété, stress, burn-out. Selon le président de Morneau Shepell, Stephen Liptrap, dont le cabinet a publié un rapport ad hoc en novembre, « la Covid-19 continue de miner la santé mentale des Canadiens et la fin d’année est une période où l’isolement, le stress et l’anxiété s’accentuent. Les entreprises doivent faire un effort pour prendre contact avec leurs employés et revoir leurs stratégies en santé mentale, sous peine de subir des effets néfastes à long terme sur leur rendement ». Rogers Communications, l’une des trois grandes entreprises de téléphonie au Canada (avec Telus et Bell) a entendu le message. L’opérateur, basé à Toronto, emploie 25 000 employés et fait face, comme ses concurrents, à une dégradation de l’état de santé mentale de ses collaborateurs. « Nous allons lancer un plan de bien-être hivernal qui va représenter une nouvelle ressource à l’intention de nos équipes, indique Zac Carreiro, l’un des porte-parole de l’entreprise. Ce plan fournit un cadre pour renforcer la résilience des équipes, en étant proactifs sur leur bien-être. »

L’essentiel des salariés de Rogers Communications, incluant les 7 000 agents de service à la clientèle, est aujourd’hui en télétravail. Afin de réduire les peurs et les questionnements, les employés du géant des télécoms ont régulièrement accès à des spécialistes de la santé pour répondre à leurs interrogations sur la Covid. Rogers finance le recours à des psychologues, à travers du soutien psychologique en ligne. Une nécessité dans un pays où le recours aux psys est inabordable pour beaucoup de salariés. Une heure de consultation est comprise entre 100 dollars et 250 dollars, soit de 8 à 20 fois le salaire minimum horaire. « Nous continuons à soutenir la santé mentale et le bien-être de nos équipes avec une flexibilité pour gérer le travail et la vie durant cette période sans précédent. Nous offrons des avantages accrus pour la santé mentale, tels que l’accès à des soins de santé virtuels », a indiqué le DRH de Rogers Communications, Jim Reid, à la revue HRD Canada. Ce dernier précise que la société torontoise, outre un soutien financier, propose aux parents de jeunes enfants l’accès à des programmes éducatifs et des jeux en ligne. Conçus en partenariat avec la société Helm Life, ces derniers assistent les enfants dans leurs devoirs, avec du mentorat et proposent de nombreuses activités pendant lesquelles les parents peuvent souffler… ou travailler.

Un bilan personnel régulier

En matière de soutien psychologique, Rogers Communications dispose d’une expérience qui date d’avant la pandémie. « Le programme Bien-être de Rogers procure les ressources et les initiatives pour éduquer, accroître la sensibilisation et soutenir les employés par des choix de style de vie qui se répercutent sur le mieux-être physique et mental », a déclaré au quotidien The Globe and Mail le directeur médical de l’entreprise, David Satok. Grâce à un programme intitulé « Comment allez-vous ? », les salariés de Rogers font non seulement régulièrement un bilan personnel de leur santé mentale, mais ils s’enquièrent aussi de celle de leurs collègues. Chaque année, lors de la Journée mondiale de la santé mentale, les employés partagent leurs idées pour rester bien dans leur peau. Rogers réalise aussi un festival de films sur l’inclusion. Des petites projections évoquent le handicap, mais aussi le soutien apporté à la santé mentale. À l’instar des autres entreprises, Rogers n’a pas choisi d’aider ses employés par philanthropie. Les altérations de la santé mentale coûtent cher aux sociétés canadiennes. Selon la Commission de la santé mentale du Canada, les coûts liés à la santé mentale dans le pays s’élèvent chaque année à 50 milliards de dollars, dont une bonne partie liée à une baisse de productivité et au roulement de personnes. Favoriser le mieux-être des salariés diminue les coûts. Le ministère de l’Emploi du Canada recommande aux décideurs de concevoir une stratégie de santé mentale dans l’entreprise. Avec une formation des cadres aux enjeux et à la connaissance du problème. Parmi les mesures de prévention, le ministère recommande le sport, un soutien personnalisé et surtout la mesure régulière de l’efficacité des programmes mis en place.

Auteur

  • Ludovic Hirtzmann