L’inspection du travail brésilienne a récemment soustrait une demi-douzaine d’ouvriers à des conditions de travail proches de l’esclavage, alors qu’ils travaillaient à la construction d’un gigantesque hangar pour l’armée de l’air. Employés par Shox do Brasil Construcoes, dans le cadre d’un contrat de plus de 2,5 millions d’euros sur la base militaire d’Anapolis, près de Brasilia, les ouvriers dormaient par terre et devaient se nourrir de fourmis grillées, faute de repas appropriés, selon l’inspection du travail. Apparemment, ces ouvriers, venant d’autres villes du Brésil, avaient été attirés sur le chantier avec la promesse d’un bon salaire, d’un logement et de nourriture. En fait, arrivés sur place, leur employeur leur aurait signifié qu’ils devaient non seulement travailler sept jours sur sept, mais qu’en plus, ils n’avaient qu’à se débrouiller pour se nourrir. « Les ouvriers en étaient réduits à quémander de la nourriture auprès des habitants du voisinage », relève Luiz Fabre, l’inspecteur du travail qui traite ce cas. Il a déclaré son intention de poursuivre Shox pour travail forcé. L’armée de l’air brésilienne a quant à elle publié un communiqué, indiquant qu’elle avait demandé des explications à Shox et prendrait les mesures appropriées après analyse du dossier et du contrat, puisqu’elle refuse toute violation de la protection offerte aux salariés selon la législation du travail. En plus de la perte de son contrat avec l’armée de l’air, Shox pourrait, si elle est condamnée, se voir inscrite sur la liste noire des sociétés qui pratiquent l’esclavage moderne au Brésil, ce qui prive notamment ces entreprises mises à l’index de tout prêt de l’État pendant deux ans.