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Sur le terrain

Sécurité au travail : Lidl veut encore améliorer ses plateformes logistiques

Sur le terrain | publié le : 14.12.2020 | Lucie Tanneau

Trois ans après un premier partenariat, Lidl, la Cramif et les Carsat se rapprochent de nouveau pour développer de nouvelles actions de prévention sur la sécurité et réduire le nombre d’accidents du travail dans les plateformes logistiques du distributeur.

Pour répondre à l’obligation légale de prévention et de sécurité vis-à-vis de ses salariés, Lidl s’est rapproché de la caisse régionale d’assurance maladie d’Île-de-France (Cramif) et des caisses d’assurance retraite et de la santé au travail régionales (Carsat) afin de mettre en place un programme de sécurité. « Nous travaillons sur l’accidentologie depuis 2012, car elle était trop importante. Il y a trois ans, nous avions initié un partenariat avec les Carsat pour réduire sensiblement les accidents », indique Samir Bouzembrak, directeur qualité RH et SQVT du groupe Lidl. Sept situations à risques liées à la manutention manuelle avaient été identifiées, avec pour chacune des actions à mettre en place et des taux de fréquence à abaisser. « Les taux de fréquence ont diminué de 20 % en entrepôt et de 36 % en supermarchés et l’accidentologie a été divisée par deux depuis 2012 », assure-t-il.

Engagement managérial

Le nouveau partenariat signé en septembre « revoit les engagements à la hausse » et ajoute trois axes de travail : renforcer la réduction des risques liés aux manutentions manuelles en diminuant notamment le poids des colis (6,1 kg en moyenne) ; réduire la survenue d’accidents graves et prévenir la désinsertion professionnelle ; développer la culture sécurité et l’engagement managérial en matière de prévention. Un « niveau d’engagement positif » pour l’UNSA. « Depuis 2017, le poids des colis a effectivement été modifié », souligne Mohamed Sylla, délégué syndical UNSA. Pour y parvenir, des « capitaines RH » ont été nommés dans les 25 plateformes du groupe, qui comptent 5 300 opérateurs. « On sait que la difficulté sur les sujets de sécurité est l’éloignement par rapport au management. Ces capitaines supervisent une équipe de 15 à 20 opérateurs pour inclure la sécurité dans toutes les actions de travail », décrit Xavier Pierre, responsable prévention sécurité au travail logistique. « Sept règles d’or ont été établies sur chacune des problématiques mises en avant dans le partenariat avec les Carsat, avec un briefing sécurité hebdomadaire “Les jeudis, c’est pour nos équipes” : les opérateurs découvrent et partagent les actions mises en place. » Par exemple, des filmeuses mécaniques ont été installées pour réduire les risques physiques liés à la torsion du corps nécessaire pour filmer les palettes. « La présentation avec les outils d’animation permet aux opérateurs de réfléchir sur les situations à risques et de mettre en place les gestes pour limiter ces risques », complète Xavier Pierre. « De la communication pure », estime Thierry Chantrenne, délégué syndical central CGT du groupe. « On nous parle de sécurité alors que les magasins vendent plus et donc que les charges en entrepôt augmentent, que le nombre de personnes présentes en entrepôt n’est pas limité malgré le coronavirus… La Carsat devrait venir voir sur le terrain plutôt que de signer une charte », réagit le syndicaliste qui ne voit aucune action pour limiter le poids des colis de fruits et légumes et accuse le groupe de contester systématiquement les accidents du travail devant les caisses de sécurité sociale. « La Carsat avait demandé d’investir dans des dépileurs, pour réduire le risque d’accidents liés à la manipulation des palettes. Cela a été fait et cela améliore les conditions techniques, mais sur les conditions humaines, rien ! », ajoute-t-il.

Données RH et primes d’intéressement

Lidl se félicite au contraire de la création de postes de responsables maintenance et sécurité et de responsables SQVT au sein de chaque direction régionale. « Ils permettent d’obtenir des remontées de terrain pour établir les actions de prévention, et surtout, d’effectuer le relais dans l’autre sens : afin de rendre accessible à nos 45 000 salariés la culture sécurité », souligne Samir Bouzembrak. Les salariés « bénéficient d’un accord d’entreprise pour promouvoir la polyvalence, ce qui contribue fortement à la prévention », précise Anne Broches, directrice exécutive des ressources humaines. « Nous avons également intégré des données RH et notamment la sécurité, dans le calcul de nos primes d’intéressement », ajoute Samir Bouzembrak, « ainsi un site qui réduit son accidentologie pourra débloquer une enveloppe d’intéressement et, en fonction des résultats, la multiplier par deux voire par trois ».

Auteur

  • Lucie Tanneau