Au terme d’une année que beaucoup d’entre nous peuvent considérer comme une « annus horribilis », une lueur apparaît au bout du tunnel : l’intérêt grandissant des personnes et des entreprises pour lutter contre le réchauffement climatique et sauver la planète d’une catastrophe prévisible bien plus grave que la crise sanitaire que nous vivons aujourd’hui. Lorsqu’on observe les efforts déployés par une start-up comme Reforestaction1 pour planter depuis une dizaine d’années avec l’aide de particuliers et d’entreprises des millions d’arbres (10 millions aujourd’hui avec un objectif de 1 milliard en 2030 !), on peut y voir une opportunité formidable de création de sens dans ces entreprises qui s’engagent concrètement dans des actions visibles, comme la plantation d’arbres, pour réduire ou compenser l’impact écologique de leurs activités.

Mais une autre initiative tout aussi exceptionnelle en faveur de la planète est celle de Time for the Planet2, créée en décembre 2019, dont l’ambition est d’être le premier fonds d’investissement à but non lucratif en levant progressivement un milliard d’euros pour créer et financer 100 entreprises pensées de A à Z pour lutter contre le dérèglement climatique. Ces nouvelles entreprises seront créées à partir d’innovations radicales qui permettent la non-émission ou la capture du CO₂. Ces solutions seront partagées en open source pour permettre ainsi le développement de nouvelles filières regroupant beaucoup plus d’entreprises que la centaine initialement créée.

Ce qui est original avec cette initiative, c’est l’offre faite aux entreprises de tous secteurs d’investir et de financer Time for the Planet sans chercher de retour sur investissement financier, mais plutôt un retour sur « investissement environnemental » (utile pour le bilan carbone !). En outre, une partie de l’offre vise directement les collaborateurs : via des méthodes et outils dédiés ainsi que du team building, Time for the Planet leur donne les moyens de créer des événements ou des actions en faveur de la planète. Les managers qui prennent des décisions au quotidien seront alors davantage sensibilisés et enclins à transformer leur entreprise de l’intérieur dans l’intérêt de la planète.

C’est au niveau des collaborateurs, surtout pour les jeunes, que les actions concrètes des entreprises en faveur de la planète, en plantant des arbres avec Reforestaction ou en contribuant à un fonds d’investissement responsable comme Time for the Planet, ont un impact fort sur leur propre engagement, car ils peuvent y trouver un sens à leur travail3. Comme le montre en effet un sondage récent publié en septembre 20204, la lutte contre le changement climatique est devenue prioritaire pour 47 % des moins de 35 ans dans le contexte actuel de la crise sanitaire et ce chiffre s’accroît tous les ans. Dans cette perspective, le DRH est le mieux placé au comex pour convaincre les autres dirigeants de la nécessité pour l’entreprise de mettre en haut de l’agenda stratégique les actions en faveur de la planète, faute de quoi le risque est élevé de voir ses clients et ses collaborateurs « voter avec leurs pieds » en n’achetant plus les produits ou services et en la quittant pour une entreprise plus vertueuse. Le développement du sens par des actions destinées à sauver la planète devient ainsi l’un des principaux leviers de création de valeur pour l’ensemble des parties prenantes.