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Sur le terrain

Organisation du travail : InVivo revoit tout de fond en comble

Sur le terrain | publié le : 07.12.2020 | Lucie Tanneau

La signature d’un nouvel accord sur l’organisation du travail fait du télétravail, du flex office et de la possibilité de journées décalées, la norme pour les collaborateurs d’InVivo. Un accord négocié en distanciel, qui pourra être réévalué et amendé dans les mois à venir.

L’accord NOT, pour nouvelle organisation du travail, signé le 4 novembre dernier chez InVivo est original sur la forme et le fond. Sur la forme, il a été négocié entièrement à distance : les discussions ont commencé au début du premier confinement et l’accord est intervenu au début du reconfinement. Sur le fond, l’accord NOT « adresse toute la journée de travail, insiste le DRH du groupe, Sébastien Graff. Des horaires au management, en passant par l’organisation des réunions, tout a été revu ». Les réunions pourront, par exemple, être organisées de six manières différentes, « avec la possibilité de stand-up meeting : des réunions debout, d’un quart d’heure maximum, pour voir le planning de la semaine, dans des salles aménagées ». Le but : éviter les réunions à rallonge, un des travers de l’entreprise selon son DRH. Sur les horaires, l’accord prévoit la possibilité de faire des journées de travail en décalé, « car nous voulons permettre un meilleur équilibre entre vies personnelle et professionnelle. Les collaborateurs pourront donc déposer leurs enfants à l’école, commencer à travailler depuis leur domicile avant de prendre les transports (en évitant les heures de pointe), venir au bureau pour des réunions ou des ateliers de team building, puis rentrer à 15 heures, profiter de leurs enfants et terminer ensuite leur journée », propose le DRH.

Si certaines organisations syndicales se sont montrées sceptiques sur la souplesse mise en avant, par crainte de débordements notamment au niveau des horaires, la majorité d’entre elles (CFE-CGC, CFDT, FO et CFTC) ont signé le texte qui s’applique à l’ensemble des 5 200 salariés d’InVivo en France. « Notre but est de favoriser la qualité de vie, donc si un salarié nous fait remonter des réunions tous les soirs à 19 heures, ce n’est pas conforme à l’esprit de l’accord et nous aviserons avec son manager », rassure le DRH qui refusait de mettre noir sur blanc le sujet « tarte à la crème d’un droit à la déconnexion avec l’interdiction des réunions après une heure donnée ».

Du télétravail pour tous

Myriam Marzac, de la CGT, non-signataire, regrette cette disparition des « frontières entre la vie personnelle et la vie familiale pour les forfaits jours dont les horaires ne sont pas encadrés » et « l’absence de règles concernant le respect des droits à la déconnexion ». La déléguée syndicale pointe aussi « l’absence de prime repas » et le « risque accru de litiges sur la reconnaissance des accidents du travail ou des maladies professionnelles ». Sur ces sujets, le dialogue doit être rouvert pour compléter l’accord. « Il va falloir y revenir », s’accorde Frédéric Ermel, de la CFDT qui demande une subvention minimale de 4,50 euros par repas, qui correspond à l’aide accordée pour le restaurant d’entreprise. Il pointe aussi les neuf mois en télétravail sans indemnités. Une demande en partie résolue avec le versement de 150 euros compensatoires, mais en deçà des espérances, alors que l’accord NOT prévoit désormais une prime de 15 à 55 euros net par jour pour les collaborateurs en télétravail ainsi qu’une prime d’installation de 300 euros (remboursement sur justificatif pour l’achat de fauteuil ou table de travail par exemple). Car le télétravail à 50 % ou 60 % devient la norme pour tous, avec un maximum de jours fixes.

Un changement d’habitude qui entraînera, dès le déconfinement, « une réduction de l’empreinte immobilière du groupe ». Sébastien Graff évoque une réduction des surfaces de bureaux louées « de 40 % sur quatre ans à Paris », avec le reste des lieux qui passent en flex office. « On verra à l’usage et l’on en rediscutera », estime Frédéric Ermel, demandant que l’argent économisé sur les loyers revienne aux salariés. « C’est ce que l’on fait avec les primes de télétravail, qui représentent un budget conséquent pour le groupe », répond le DRH.

Accès permanents aux informations sociales

Autre point de l’accord, la communication syndicale. Pour la CGT, « cette crise sanitaire a été l’occasion d’isoler le collectif et de museler les organisations syndicales revendicatives ». La centrale demande « que le salarié(e) ait un accès permanent – par le réseau électronique et sur papier – au système d’informations sociales de l’entreprise » y compris en situation de télétravail. La direction a autorisé, une semaine après l’accord, la communication d’informations ou de tracts des syndicats par e-mails. Et à plus long terme, le Bureau virtuel InVivo (BVI), qui doit « reproduire l’expérience salarié », devrait être finalisé au cours du premier trimestre 2021.

Auteur

  • Lucie Tanneau