Selon les données récoltées par Heidrick &Struggles pour son étude « Route to the Top 2020 », visant à comparer les critères de choix d’un nouveau PDG avant le 11 mars 2020, date à laquelle l’OMS a déclaré la Covid-19 comme pandémie, et après, les entreprises étudiées (près de 1 000 sociétés cotées à travers le monde) ont fait le choix de revenir à « des valeurs sûres ». Autrement dit, elles ont nommé des professionnels qui bénéficiaient déjà d’une expérience de PDG, et souvent appelé un dirigeant extérieur à l’entreprise, mais de préférence dans le même secteur. Elles ont laissé de côté non seulement les diplômes, mais aussi la diversité de genre, raciale ou ethnique, de même que la diversité en termes de secteurs d’origine. Et ceux qui profitent de cette tendance quelque peu frileuse sont en majorité des hommes… Ainsi, alors que les femmes représentaient, avant la pandémie, 12 % des nominations à des postes de PDG, ce taux a baissé à 3 % entre mars et juin 2020. En revanche, les hommes, et particulièrement ceux qui avaient déjà une expérience de PDG, ont été 63 % à être nommés après mars, contre 44 % entre octobre 2019 et mars 2020. Enfin, pour s’assurer que le nouveau dirigeant serait immédiatement opérationnel, les choix extérieurs ont bondi à 57 % après mars, contre un taux de seulement 35 % auparavant. Cependant, nombre d’entreprises ont préféré miser sur la continuité, gardant le PDG en place plutôt que d’opter pour un renouvellement. « Sans doute attendent-elles de définir le bon profil », souligne l’étude. Ainsi, en Chine, en Allemagne et aux États-Unis, par exemple, les nominations de nouveaux dirigeants ont été nettement moins nombreuses entre mars et juin de cette année que sur la même période l’an passé. Ce phénomène d’un retour aux « valeurs sûres » avait déjà été constaté par Heidrick &Struggles lors de la crise de 2008. Mais l’ampleur du mouvement est clairement plus forte cette année.