logo Info-Social RH
Se connecter
Newsletter

Sur le terrain

Recrutement : Genpact mise sur les femmes

Sur le terrain | publié le : 30.11.2020 | Caroline Crosdale

Le groupe américain Genpact féminise ses rangs, en recrutant des femmes qui s’étaient retirées du marché du travail, en facilitant le retour des jeunes mères et en les formant à devenir des leaders.

Genpact veut attirer davantage de femmes. Cette société, spécialisée dans la gestion de services de digitalisation en direction des entreprises, compte déjà 41 % de femmes dans ses effectifs. Cette ancienne filiale de General Electric, aujourd’hui cotée au New York Stock Exchange, qui compte 90 000 salariés, recrute à tout va en Inde et aux Philippines. « Nous embauchons 25 000 personnes par an, explique Sasha Sanyal, la responsable de la diversité. Si nous n’incluons pas les femmes dans les campagnes de recrutement, nous n’atteindrons jamais le nombre de salariés dont nous avons besoin. Les femmes sont une composante essentielle de notre succès », assure-t-elle. C’est pourquoi Genpact a développé depuis une dizaine d’années des programmes de recrutement et de promotion des femmes. « Nous surveillons les statistiques, précise Sasha Sanyal. Nous voulons être sûrs que, dès le départ, les recruteurs incluent 50 % de femmes dans leur sélection ». Genpact s’appuie sur le logiciel Textio pour que ses petites annonces utilisent un langage neutre, qui attirera autant les femmes que les hommes. Les salariés qui ont la bonne idée de proposer des candidates reçoivent un bonus. Et les ressources humaines s’assurent que les entretiens avec des candidates ne seront pas conduits par « un groupe d’hommes âgés »… Résultat : les embauches, en 2019, ont inclus 27 % de femmes au niveau manager et 24 % chez les cadres exécutifs.

Mais il ne suffit pas d’embaucher des jeunes femmes, il faut les garder. C’est ainsi qu’en 2016 a été lancée en Inde, puis aux Philippines, une offre de retour au travail pour les salariées ayant eu un enfant. Pendant leur congé maternité, elles restent en contact avec les RH et leur chef de service. À l’issue de ce congé, elles reçoivent au moins trois propositions : opter pour des bureaux différents et des horaires flexibles, choisir un temps partiel ou un partage de poste. L’entreprise leur offre une aide pour la garde d’enfants et des stationnements réservés. 90 % des intéressées retrouvent ainsi le chemin du bureau. Elles bénéficient alors, au quotidien, d’iSupport, un site de soutien en ligne pour les nouveaux parents.

Genpact s’intéresse aussi aux mères qui ont abandonné le bureau pendant deux à trois ans et qui ont du mal à se remettre en piste. Mais « nous pouvons les former et rafraîchir leurs compétences, déclare la responsable de la diversité et de l’inclusion. Elles sont curieuses, elles aiment apprendre et elles sont extrêmement fidèles ». C’est ainsi que Genpact a donné une deuxième chance à 82 femmes.

Mentors et sponsors

Et lorsqu’elles ont à nouveau goûté aux joies du travail, elles sont accompagnées. Un programme intitulé Pay it forward organise le sponsoring à grande échelle. « Chaque femme soutenue par un mentor devient elle-même sponsor de trois autres collaboratrices, explique Sasha Sanyal. Cela crée une croissance exponentielle, un effet pyramidal qui fonctionne très bien chez nous. » Lorsque l’on ajoute des formations de leadership au dispositif, le vivier des cadres dirigeantes potentielles s’étoffe. En 2019, Genpact a lancé une formation en trois vagues avec une filiale de l’université Harvard, pour que ses salariées soient prêtes à tenir leur futur rôle. Plus de 300 se sont inscrites et devraient ainsi gravir les échelons dans l’entreprise.

Un comité de l’inclusion

Le succès de ces différents programmes dépend bien sûr du bon vouloir de l’ensemble de l’encadrement. À commencer par le directeur général, Tiger Tyagarajan, « champion du changement ». Ce dirigeant, membre du conseil d’administration de Catalyst, une association new-yorkaise de promotion des femmes en entreprise, supervise le conseil de la diversité et de l’inclusion. Ce comité, où se retrouvent juristes, membres des RH et représentants de la branche innovation, se réunit tous les trois mois pour mesurer les progrès réalisés et, au besoin, ajuster la stratégie. Il peut d’ores et déjà se flatter d’avoir féminisé les rangs des instances de direction. Quatre femmes, sur un total de dix membres, siègent aujourd’hui au conseil d’administration. Sept ans plus tôt, elles en étaient complètement absentes. En 2013, il n’y avait qu’une femme au comité de direction, actuellement, elles sont cinq. Enfin, parmi les seniors vice-présidents, 7 % seulement étaient des femmes en 2013. Elles sont 22 % cette année.

Auteur

  • Caroline Crosdale