Le climat n’est pas encore à l’orage mais l’horizon reste morose. L’enquête « #Monretourautravail, Jenparle ! », réalisée par Res publica1 entre le 25 mai et le 10 octobre, auprès de plus de 1 100 salariés, montre une dégradation de leur relation à leur entreprise. Une forte minorité (28 %) déclare ainsi avoir une vision négative de leur organisation après le premier confinement, tandis que pour une courte majorité (52 %) ce regard n’a pas changé. Faut-il y voir une critique de la gestion de la crise sanitaire ? En tout cas, une majorité de salariés (52 %) estiment que la place du travail dans leur vie a changé ainsi que l’équilibre entre vie professionnelle et vie privée. L’organisation du travail a aussi été largement impactée pour 65 % des sondés.

La vision du futur suscite des réponses contrastées. Pour une majorité de salariés (42 %), l’avenir ne leur permettra pas de bénéficier de plus de responsabilité et d’autonomie (contre 38 % qui ont une vision contraire). Si pour une majorité de sondés (54 %), il y aura moins de bureaux ouverts à l’avenir, ils sont presque aussi nombreux (48 %) à estimer qu’il y aura moins de bureaux individuels et 49 % à s’attendre à une augmentation du nombre de dispositifs « flex office ».

Si une minorité importante de salariés (29 %) s’attend à devoir travailler davantage à l’avenir, une majorité nette (57 %) croit que le volume de travail sera du même ordre. Concernant la confiance accordée aux managers, 18 % des sondés répondent qu’elle s’est réduite, tandis que 5 % seulement font plus confiance à leur N +1. La période de confinement était censée avoir favorisé des modes de collaborations inédits. Pour autant, une proportion importante de salariés (37 %) estime que le travail collectif ne sera pas pour autant plus facile, alors que 26 % penchent pour l’option inverse. S’agissant de l’ambiance de travail, les résultats ne sont pas très optimistes puisque 32 % des salariés ne la voient pas s’améliorer dans le futur, 20 % penchent pour une amélioration. Quant à la motivation, la dégradation est encore plus nette : 44 % des sondés estiment qu’elle va diminuer, moins d’un quart (23 %) estimant a contrario qu’elle va augmenter.