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Économie sociale et solidaire : Une appli pour mieux respecter les protocoles sanitaires

Le point sur | publié le : 16.11.2020 | Gilmar Sequeira Martins

Pour simplifier le respect du protocole sanitaire et assurer une résolution plus rapide des problèmes, le CNEA et la Synofdes ont développé Validi, une application utilisable par tous les salariés et employeurs de leurs branches.

À l’instar d’autres organisations professionnelles, lors du déclenchement de l’épidémie, le Conseil national des employeurs d’avenir (CNEA) qui fédère 12 000 structures de l’économie sociale et solidaire (ESS) – animation, foyers de jeunes travailleurs, sport et tourisme social et familial, soit au total 350 000 salariés – a transmis à ses adhérents des indications afin de faciliter la mise à jour de leur document unique d’évaluation des risques professionnels (DUERP).

Dès avril a germé l’idée d’une démarche complémentaire, en collaboration avec le Syndicat national des organismes de formation (Synofdes) : mettre au point une application numérique afin d’assurer un meilleur respect des obligations du protocole sanitaire. L’idée a surgi au fil du premier confinement, raconte David Cluzeau, le délégué général du CNEA : « Nous avons travaillé avec les services de l’État et nos ministères de tutelle sur les protocoles de déconfinement afin de faire passer des messages sur ce qui nous semblait important, praticable, etc. La mise en œuvre des protocoles sanitaires est loin d’être simple. L’employeur a la responsabilité de la santé et de la sécurité des salariés, mais aussi des conditions sanitaires d’accueil du public. »

Une vision centralisée

La première étape a consisté à repérer des situations de travail existantes dans les activités des adhérents des structures. « Nous avons abouti à une quinzaine de situations et autant de process très différents : restauration, organisation de réunions, intervention de prestataires, jusqu’aux situations de formations individuelles ou collectives », détaille David Cluzeau. Ces différents cas de figure ont ensuite été analysés avant d’être transposés dans un process qui a formé la trame de Validi, une application pour smartphone disponible depuis le mois de mai. « Tous nos adhérents peuvent accéder à cette appli, il leur suffit de l’activer, explique David Cluzeau. Elle croise deux bases de données : celles des consignes à respecter et celles des situations de travail. En les recoupant, on aboutit à l’ensemble des consignes à suivre. » Premier avantage de Validi : il évite le support papier, toujours complexe à gérer, surtout dans les situations d’urgence. Le choix d’une appli met l’accent sur la simplicité et la rapidité tout en s’adaptant au mieux aux usages actuels. Les avantages ne manquent pas non plus pour les employeurs. « Cette application leur permet d’avoir une vision centralisée de l’ensemble de leurs équipes, assure David Cluzeau. C’est d’autant plus intéressant si elles sont réparties sur différents établissements. » Autre atout du numérique : une plus grande réactivité quand survient un problème qui ne permet pas de garantir le respect du protocole, y compris lorsque c’est un problème extérieur à l’entreprise comme des visiteurs qui ne veulent pas porter le masque, par exemple.

Améliorer l’expérience utilisateur

« L’employeur sera alerté et il pourra élaborer une solution, assure le dirigeant du CNEA. L’appli permet de remonter l’information et d’avoir une prise de décision plus rapide. »

L’ensemble des données saisies par les utilisateurs sont agrégées, après avoir été anonymisées. Il sera ainsi possible d’analyser les usages, d’enrichir l’expérience utilisateur et d’apporter des améliorations à Validi. Les équipes chargées du développement pourront y intégrer de nouveaux cas de figure ou modifier l’interface pour la rendre plus simple d’utilisation.

En dépit de ses nombreux atouts, Validi n’a pas rencontré le succès escompté. À peine plus de 300 structures membres du CNEA l’ont activée. Une situation qui tient essentiellement, d’après David Cluzeau, au calendrier qui a présidé à son lancement : « En mai, le déconfinement a été très rapide et très “libre”. Beaucoup d’employeurs ne se sont pas sentis concernés par ce type d’outil. Les annonces gouvernementales n’ont pas facilité la prise de conscience. Quinze jours après le déconfinement, le discours sur les “jours heureux” a instauré une forme de grande respiration et beaucoup de gens se sont abstraits du process de limitation de la propagation du virus. » Autant de circonstances que la deuxième vague épidémique a brutalement remisées au rayon des souvenirs, redonnant du même coup à Validi une nouvelle chance de remplir sa mission.

Auteur

  • Gilmar Sequeira Martins