Avec 136 inspecteurs du travail dans tout le pays (soit un inspecteur pour 2 194 entreprises), comment s’assurer que les employeurs suivent bien les consignes de sécurité liées à la pandémie ? C’est le cri d’alarme que lancent non seulement le directeur général de l’inspection du travail belge, mais aussi plusieurs parlementaires du parti travailliste. « Les mesures d’urgence afin de lutter contre la propagation du coronavirus au travail ne sont pas toujours respectées partout de manière conséquente, de sorte que le virus peut de nouveau circuler librement », a ainsi déclaré le patron de l’inspection.
De son côté, le parti travailliste belge, qui réclame un doublement des effectifs d’inspecteurs et des sanctions plus fortes vis-à-vis des entreprises contrevenantes, a recueilli des témoignages de salariés, notamment dans l’automobile et la construction, selon lesquels les employeurs demandent à des collaborateurs qui devraient être en quarantaine pour suspicion d’infection au coronavirus de rester en poste, par exemple… « Ces derniers mois, les inspections montrent que plus de six entreprises sur dix ne respectent pas les mesures prévues. En outre, neuf entreprises sur dix en infraction ne reçoivent qu’un avertissement écrit », regrette le parti travailliste. Une situation confirmée par un inspecteur, qui déclare dans la presse belge : « Chaque jour, sur le terrain, nous constatons que les employeurs sont désinvoltes avec les mesures de sécurité. La seule chose que nous sommes autorisés à faire est d’établir une check-list/avertissement »…
Le parti travailliste veut donner davantage de pouvoir aux inspecteurs et infliger des sanctions qui iraient jusqu’à la cessation immédiate d’activité. De son côté, l’inspection du travail en appelle aux conseillers en prévention pour qu’ils signalent aux autorités « toute infraction grave aux mesures et une réticence manifeste de l’employeur pour y remédier ».