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Protection sociale : 150 000 patrons de TPE menacés de faillite

L’actualité | publié le : 09.11.2020 | Benjamin d’Alguerre

Le premier confinement aura coûté leur emploi à 22 335 dirigeants de TPE ou d’entreprises indépendantes, a calculé la Garantie sociale du chef d’entreprise (GSC), une association fondée il y a 40 ans par les trois principales confédérations patronales (aujourd’hui Medef, CPME et U2P) pour assurer une protection chômage aux entrepreneurs passés par la case faillite. Mais sur ces 20 000 dirigeants désormais sans emploi, seuls 2 352 ont sollicité l’Aide au travailleur indépendant (ATI), auprès de Pôle emploi. Cette allocation de 800 euros par mois pendant six mois, accessible pour les dirigeants d’entreprises en liquidation judiciaire, née de la loi « Avenir professionnel » de septembre 2018, constituait l’une des promesses phares du candidat Macron. « Pour l’instant, sur les demandes formulées entre septembre et octobre, 709 ont reçu une réponse positive et plus de 800 sont encore en cours d’étude… C’est à la fois insuffisant et trop lent ! On court à la catastrophe car les études de la Banque de France annoncent 100 000 destructions de petites entreprises et d’activités indépendantes à la fin de ce second confinement. 150 000 personnes risquent de se retrouver sur le carreau dans l’indifférence générale », estime Anthony Streicher, président de la GSC. Dans les projets de l’exécutif, l’ATI devait concerner 30 000 chefs d’entreprise en faillite chaque année. « Aujourd’hui à peine un peu plus de 2 000 », déplore l’association.

La raison de ces piètres résultats ? Pour la GSC, c’est le manque d’information des chefs d’entreprise sur leurs droits au chômage qui pose problème. L’information, censée passer par le relais des chambres consulaires (CCI, CMA, etc.) et les réseaux patronaux de terrain, ne transite pas jusqu’aux principaux intéressés. « À chaque changement de présidence dans une chambre de commerce, il nous faut reprendre notre bâton de pèlerin et aller une fois encore tout réexpliquer. Et pendant ce temps-là, des dirigeants d’entreprises sortent du tribunal de commerce sans rien », déplore Anthony Streicher, qui voit dans cette absence d’information de la part des pouvoirs publics « une forme de cynisme ». « Dans le cadre du plan de relance, les efforts se sont concentrés sur l’aide aux entreprises, mais pas à leurs dirigeants ! », regrette-t-il. « On ne demande pas une assurance chômage obligatoire, mais au moins une information obligatoire pour ces dirigeants d’entreprises. » Une information obligatoire qui serait associée à un premier audit du déploiement de l’ATI. Une demande en ce sens a été adressée par la GSC aux ministères de l’Économie, du Travail et des PME.

Auteur

  • Benjamin d’Alguerre