Afin d’accélérer la reconversion des salariés intérimaires vers les métiers en tension ou en évolution, la branche du travail temporaire a signé un EDEC (Engagement développement et compétences) avec l’État, premier pilier de cette stratégie. Déléguée générale de Prism’emploi, Isabelle Eynaud-Chevalier détaille cet engagement.
La branche a le devoir de s’intéresser à l’évolution professionnelle des salariés intérimaires. L’intérêt de cette démarche est de s’appuyer à la fois sur un volet prospectif et sur un volet axé sur des actions concrètes. Notre observatoire avait déjà fait une enquête en 2019 identifiant trente métiers en forte accélération mais la crise nous bouscule. Pour mieux comprendre son impact et les besoins, nous avons choisi de croiser des approches sectorielles et territoriales. Nous allons ainsi analyser les dynamiques d’emploi intérimaire dans le secteur aéronautique à Toulouse, l’automobile à Sochaux, la construction navale à Nantes et développer une approche multisectorielle à Lille. Parallèlement, nous avons déjà réfléchi aux actions concrètes à déployer pour être capables d’anticiper l’adaptation des compétences des salariés intérimaires et leur ajustement.
Dans la sécurisation des parcours professionnels, les compétences transversales jouent un rôle important. Notre observatoire est en train d’identifier celles qui sont spécifiques aux salariés intérimaires avec comme objectif la création d’un référentiel de compétences transversales et pour ambition la création d’une certification. Nous réfléchissons aussi sur les moyens, les plus souples possible, pour permettre aux salariés intérimaires de valider ces compétences avec pour objectif la mise en place d’une offre de formation adaptée. Enfin, nous travaillons sur des outils d’accompagnement aux reconversions professionnelles via la mise en ligne d’un guide destiné aux entreprises et aux intérimaires, qui recenserait tous les outils et formations conçus par la branche du travail temporaire.
Nous attendons les premiers résultats des enquêtes prospectives pour décembre. Nous souhaitons d’ailleurs nous appuyer sur eux pour élargir cette démarche à d’autres secteurs et territoires. Notre idée est de mettre en place une enquête recensant les besoins de main-d’œuvre en intérim, en nous inspirant de ce que fait Pôle emploi au niveau national avec son enquête BMO. La constitution d’un panel d’entreprises utilisatrices pourrait ainsi nous permettre de faire remonter leurs besoins en continu. Il pourrait voir le jour au premier trimestre 2021. Le référentiel sur les compétences transversales devrait, quant à lui, être terminé en avril prochain. AKTO va nous aider à construire une offre de certification qui pourrait être proposée en fin d’année prochaine, tout comme le guide de l’accompagnement. L’État nous a demandé d’agir rapidement et nous allons grâce à ces engagements apporter une réponse pour sécuriser les parcours professionnels des 2,7 millions d’intérimaires dont 45 000 CDI intérimaires.