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Rémunérations : La Commission de l’Union européenne veut garantir un salaire minimal adéquat

L’actualité | publié le : 02.11.2020 | Nathalie Tran

Permettre aux travailleurs de l’Union européenne d’avoir accès à un salaire minimal « adéquat », réduire la pauvreté au travail et faire ainsi progresser l’économie sociale de marché de l’Union européenne (UE). Tel est en substance l’objectif d’une directive proposée, le 28 octobre, par la Commission européenne. « Il importe de veiller à ce que les travailleurs à bas salaire tirent eux aussi profit de la reprise économique. Par cette proposition, nous voulons faire en sorte que les travailleurs de l’UE gagnent leur vie décemment quel que soit l’endroit où ils travaillent », explique Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif pour une économie au service des personnes. Des salaires minimaux adéquats contribueraient notamment à réduire l’écart de rémunération entre les hommes et les femmes, ces dernières étant les plus nombreuses à percevoir un salaire minimal, mais également à protéger les employeurs qui versent des salaires décents aux travailleurs en garantissant une concurrence loyale.

Aujourd’hui, près de 10 % des travailleurs de l’Union européenne vivent dans la pauvreté bien que des salaires minimaux existent dans tous les États membres. Dans 21 d’entre eux, ce salaire est légal, tandis que dans 6 autres pays (Danemark, Italie, Chypre, Autriche, Finlande et Suède), il relève de conventions collectives. On constate que les pays où la négociation collective est la plus importante sont ceux où les salaires minimaux sont les plus élevés et où la proportion de travailleurs à bas salaire est la plus faible. C’est pourquoi la proposition de directive incite l’ensemble des États membres à développer la négociation collective en matière de salaires. Nicolas Schmit, commissaire à l’emploi et aux droits sociaux, a déclaré que « les négociations collectives devraient être la norme de référence dans tous les États membres ». Pour ceux dont les salaires minimaux sont légaux, le texte établit des critères pour leur fixation, des valeurs de référence indicatives pour guider l’évaluation de leur caractère adéquat, ainsi que des actualisations régulières. Elle n’oblige toutefois pas les États membres à instaurer un salaire minimal légal, pas plus qu’elle ne fixe un niveau commun de rémunération mais prévoit, en revanche, un renforcement de l’application et du suivi de la protection offerte par les salaires minimaux. La proposition doit à présent être soumise à l’approbation du Parlement européen et du Conseil. Une fois adoptée, les États membres auront deux ans pour la transposer en droit national.

Auteur

  • Nathalie Tran